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03 janvier 2007

Le quarantième de solitude

Un matin, deux mots, une phrase. Tu suffoques. La vie t’étouffe et tu perds ton avenir. Quarante jours déjà, dans un train de nuit infernal, sous un ciel dont les étoiles ont disparu.

Un de ces derniers matins, tu te réveilles, isolé, dans ta voiture. Tu y es enfermé. Ses vitres sont d’un blanc opaque et pur. Dans la nuit un brouillard givrant a tout envahi. Tu sors du véhicule, tout est blanc et froid alentour. Tu te sens seul… et pourtant non. Ton regard surpris se pose sur un renard tout proche, à deux mètres à peine. Il t’observe un instant puis détale à travers le taillis effeuillé, juste derrière lui. Tu le vois courir dans le pré. Il y a de la vie partout.

Ce matin, soleil et nuages alternent. Tu observes la vallée de l’Othain, juste en dessous. Tu entends des bruits sourds, des craquements, des clameurs lointaines… tout à coup un grand silence. Un battement fort te fait penser d’abord que la vie sourd de partout. Non. C’est ton cœur à toi qui cogne et tu voudrais le calmer. Le cœur de la nature et de la vie autour bat bien plus paisiblement.

Tu voudrais te fondre en elles, te laisser absorber par elles, battre au même rythme.

Le quarantième, déjà.

Écrit le 20 décembre 2006.