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28 octobre 2009

Vide grenier des mots (4)

 

Alors à cette heure précise (ou pas, mais qu’importe) je  viens de parcourir  les catégories du blog et je m’aperçois qu’en septembre 2008 j’avais rédigé un « vide grenier des mots » en signalant avec grande honte que j’avais attendu neuf mois pour alimenter la rubrique. Rouge au front, ce soir, je dois constater qu’en fait d’effort j’ai plutôt laissé « couler ». Un an et un mois ! Que dire, sinon que c’est peut être moins le temps qui passe que les idées qui ne viennent pas… ou une lassitude peut-être. Mais enfin, c’est une drôle de sensation. Si cela avait prêté à rire, j’aurais parlé d’une sensation drôle. Mais je pense plutôt à une impression bizarre, sinon inexpliquée. Ah oui, mais avez-vous remarqué que “drôle” et “drôle de” suivi d’ un substantif ne signifient pas du tout la même chose. De quoi alimenter les querelles pour ou contre la simplification de la langue. Loin de moi cette idée, comme vous, j’aime trop nos mots pour tenter seulement de les simplifier, quelle drôle d’idée ! Donc, “drôle” amuserait, “drôle de” inspirerait le désarroi ou la crainte, vous l’avez bien remarqué ! Un clown est drôle, mais un drôle d’individu ou une drôle d’histoire provoquent d’autres impressions que le rire, non ? Comme on dit aujourd’hui dans le monde germanopratin et plus, la différence de signification est énooorme ! Et pourtant c’est le même mot… un enfant s’en aperçoit sans peine, ce drôle ! Tiens ! Voilà donc que, transformé en substantif, un “drôle” devient un enfant, qui, lui aussi, peut soit être drôle, soit être terrible, comme “on” (qui est on ?) dit. Ben oui, à l’époque de La Fontaine, déjà, on parlait de « petit drôle »… Étymologiquement, on trouve drolle et draule, avec les deux significations susmentionnées. Le "de" surajouté devient « augmentatif » nous dit le dictionnaire, pour souligner la bizarrerie, l’aspect inquiétant… Personnellement j’ai pensé, en voyant l’ancien « droll » (qui pourrait venir du néerlandais) au mot troll, venu du scandinave, et qui évoque un être laid et malveillant… Que de drôlerie ne découvrons nous point, ici. Il suffit de s’en donner la peine ! Je terminerai en disant que nos germanopratins et plus pourraient – selon la « tendance » (grrrr !) actuelle - évoquer ces drôleries sous le vocable de “drolatique” pour faire pendant aux insipides et énervants  fourre-tout “thématique” et “problématique”.