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22 septembre 2006

Jeunes écrivains : André Gide et Marcel Proust

Quelle réaction malsaine me pousse donc à parler de deux jeunes écrivains, André Gide et Marcel Proust, alors que le vaste charivari des livraisons de la  rentrée et de la course aux prix dits littéraires a déjà commencé, me demanderez-vous ? A quoi je répondrai : rien de malsain, rien d’épidermique. Des circonstances de lecture, tout simplement, que j’ai la faiblesse de protéger des effets de mode et des pratiques moutonnières et grégaires de beaucoup, orchestrées par des chauffeurs de salle aux ordres des maisons d’édition dites « grandes ». J’avoue trouver dans certains livres un vrai réconfort face aux déceptions ressenties devant une certaine « imagerie » des turpitudes humaines. Mais quoi ! Le monde est monde et continue à tourner. Je m’adonne à la lecture aussi souvent que possible mais c’est encore moins que je le voudrais.

Peut-être un jour…

Adoncques ces deux écrivains, jeunes alors, ont publié ce que l’on qualifie, dans un langage hautement convenu et condescendant, une œuvre de jeunesse. S’il y a jeunesse, c’est par l’âge, le talent, lui, ne doit rien au temps. Le premier avait vingt-six ans lorsque parut « Paludes » et le second vingt-cinq à la parution de « Les Plaisirs et les Jours ». Chacun a préparé le lecteur à l’écriture et au contenu du livre par un avant propos de son cru, chacun bien différent, évidemment, mais dans un même besoin d’explication, ou de justification dirons les juges-censeurs autorisés (par qui ?). Je préfère de loin cette méthode aux dithyrambiques quatrièmes de page  que nous offre de façon quasi incontournable la technique marchande actuelle. Les deux auteurs sont de vrais contemporains, le premier était  né en 1869 et le second en 1871. Les dates de parutions de leurs livres sont respectivement 1895 et 1896.

Il se trouve que je les ai achetés le même jour, chez un libraire du village du livre  de Fontenoy-la-Joute. Je les ai acquis pour un très petit prix. Et je les ai relus. Relu, dis-je, parce que, bien sûr, je les avais déjà lus dans une lointaine jeunesse, pour les cacher ensuite dans les tréfonds d’une mémoire devenue presque inaccessible, me semblait-il. Je me trompais. De les rencontrer dans les rayonnages abondamment fournis de cette librairie a fait resurgir leur souvenir et ce que j’en avais reçu et pensé. Relecture et nouvelles sensations, découvertes et redécouvertes mêlées, j’ai trouvé cela bien agréable, un peu comme une récréation. Et bien cette fois, je vais les relire à nouveau, parce que j’ai eu l’impression qu’ils se parlaient à travers moi. Il me faut donc vérifier si cette impression se confirme ou si je n’ai fait que rêver un scénario impossible. Peut-être en ferai-je part un jour prochain. En tout cas je compte bien y trouver amusement et délassement bien nécessaires en ce moment.

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