16 août 2007
Florian Zeller écrivain ?
La catégorie « Notes de lectures » était en sommeil depuis septembre 2006, non pas que j’aie abandonné la lecture, mais les évènements de ma vie privée (premiers craquements perçus en Août de cette même année, justement au village du livre de Fontenoy la Joute, que j’évoquais dans la note du 22 septembre) m’ont éloigné de la structure initiale que j’avais donné à ce blog, structure à laquelle je tente de revenir à petits pas.
La fascination du pire, de Florian Zeller. Je me suis procuré ce livre sur un coup de tête. Je l’ai aperçu en livre de poche « J’ai Lu » dans le rayon librairie d’une grande surface et la seule vue de son nom sur la couverture m’a rappelé le battage fait ces dernières années autour de cet auteur. J’ai déjà exprimé à propos de Houellebecq mon aversion à acquérir les livres des écrivains à propos desquels les montages publicitaires trahissent l’unique préoccupation de vendre. Pour cette fois, j’ai voulu asseoir mon opinion.
Cent cinquante sept pages de mots. Ce n’est pas un roman, c’est une histoire prétexte. Il n’y a pas d’intrigue. J’en connais prêts à s’insurger, mais je persiste. La recherche effrénée de la femme objet de l’un des « personnages » n’est pas une intrigue, c’est une obsession. Que celle-ci se déroule en Egypte pourrait être banal en soi, mais cet environnement choisi donne à l’auteur un prétexte – nous y voilà - de décrire les mœurs et coutumes des pays musulmans de façon fort négative. Le narrateur se pose en observateur- acteur- juge de cette course échevelée de son collègue en écriture (oui, c’est une affaire d’écrivains !). Il semble lui-même d’ailleurs devoir céder à cette quête pour se raviser au dernier moment qu’il existe à Paris une compagne de sa vie… Mais enfin la tentation fut grande. Quant au dénouement, il ne concerne que le comparse du narrateur, comparse qui finit mal, mais je n’en dirai pas plus. On ne peut que penser à Salman Rushdie, à ce sujet… La comparaison s’arrête là !
Quant au style, néant. Une sorte d’écriture verbiage, dire pour dire, alors que Monsieur Zeller fait référence à plusieurs reprises à Monsieur Flaubert. Mais pardon, ce n’est pas pour son style qu’il l’évoque, mais pour son périple de noceur en Egypte. Tout s’explique. Je m’interroge : ce « roman » a obtenu le Prix Interallié 2004. Dans un entretien à l’Express, à la question posée : « Les auteurs contemporains que vous aimez? », il a répondu : « Kundera, Modiano. Et Houellebecq. »
Florian Zeller – La fascination du pire – (Flammarion 2004)- Collection «J’ai lu » - 2007
20:05 Publié dans Notes de lectures | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : littérature, vive la vie, blog, *de tout et de rien*
Commentaires
Rony merci pour l'info!
amitiés
noelle
Écrit par : noelle | 16 août 2007
Je me méfie toujours des prix décernés. A presque chaque fois, j'étais déçue.
Je me demande si "ils" ne choisissent pas des livres "inlisables" Juste pour "montrer" "qu'ils " sont des "intellectuels", oui j'ai abusé de " " , mais je ne sais comment transcrire au mieux ma façon de penser sur ce coup là...
Écrit par : May | 17 août 2007
Zeller était aussi présenté au Goncourt des Lycéens, auquel participait ma classe de Première, à l'époque. Ce qui me tappait particulièrement sur les nerfs chez ce bonhomme, c'est sa faculté à se vendre, n'importe où, n'importe quand, avec sa gueule d'ange. Et lorsque lors d'une rencontre entre deux cents élèves et trois auteurs du dit concours, quelqu'un lui en fait la remarque, il dégaine un sourire d'un tiroir d'urgence et balaie la question. La fascination du tapin, quoi.
Écrit par : Mike | 17 août 2007
J'ai lu ( il y a un petit moment) et ce livre n'a pas dû me "marquer" vraiment parce que lorsque j'ai vu le titre, j'ai eu un mal fou à essayer de me rappeler "de quoi ça parlait" .
Peut-être tout simplement un problème de mémoire ?
Écrit par : Lhuna | 18 août 2007
Bonsoir, Rony. Donc, je ne le lirai pas. Je suis pareillement tellement méfiants des médiatisations, appats commerciaux, prix à tout va... et pourtant, j'ai découvert certains auteurs pr les prix, comme Laurent Gaudé, dont certains de ses bouquins sont une merveille, comme Le Soleil des Scorta.
Écrit par : xavier | 19 août 2007
Je me cintente d'exprimer mon ressenti... je ne veux surtout pas jouer au "critique", engeance assez particulière à mon sens.
Écrit par : rony à noelle | 20 août 2007
Tu t'exprimes bien clairement et je partage ta pensée.
Écrit par : rony à May | 20 août 2007
Votre commentaire est intéressant car vous l'avez approché... J'ai lu des appréciations similaires aux vôtres sur un forum dont j'ai hélas oublié le nom.
Écrit par : rony à Mike | 20 août 2007
Cela m'arrive aussi pour certains livres enfouis au fond de ma mémoire. Mémoire sélective sans doute, qui d'elle même fait le tri entre ce que l'on aime et apprécie, ou pas.
Écrit par : rony à Lhuna | 20 août 2007
Ton retour me fait très plaisir. Tu as raison, les prix révèlent parfois de vrais auteurs (du moins au sens où je l'entends) mais comme toi c'est le tappage commercial qui m'agace et me détourne des auteurs concernés.
Écrit par : rony à xavier | 20 août 2007
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