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02 septembre 2008

Vide grenier des mots (3)

Neuf mois environ depuis le dernier (et seulement deuxième) “Vide grenier des mots” ! C’est pis que de la nonchalance ( ?)… Non je ne me suis pas offert de longues vacances non plus. A propos de vacances, je ne vous dirai pas qu’elles sont terminées, ce serait vous faire injure, il suffit de lire, écouter et regarder nos média à la fois si créatifs et si bien informés (et informant bien ?)!  Non, je parlerai d’autre chose. Et même de deux « choses »  à la fois, c'est-à-dire l’une et l’autre, son exact contraire ! Nos vacances sont ce qu’elles sont, chaudes, dépaysantes, destressantes ou ennuyeuses c’est selon. Mais encore ? Le latin avait un verbe fort utile : “vacare”. Il signifiait, semble-t-il, d’un côté être vide (on peut entendre : oisif en ce qui concerne un être vivant, inoccupé en ce qui concerne un lieu ou une charge (poste, fonction…  etc) et, de l’autre côté, s’occuper à, d’où le verbe vaquer. Janus n’eût pas mieux dit ! Ainsi, un intérimaire peut vaquer aux occupations d'un poste laissé vacant par un titulaire parti en vacances oisives ou non. Et tant qu’à embrouiller notre entendement, vaquer prétend être aussi synonyme de vaguer, à savoir : fouiller (pour voler dans les poches par exemple) ou encore errer, divaguer (au propre et au figuré). On comprend mieux pourquoi le sens commun dit que l’oisiveté est mère de tous les vices ! Peut-être, mais cela ajoute un nœud dans l’enchevêtrement des significations du mot racine “vacare”, dont on devine qu’il est aussi le géniteur de “vacuité”. Nous sommes loin des mots vides de sens tels que ceux dont on nous abreuve quotidiennement. On  a donc (qui est ce on ?) ajouté le suffixe “ance” à vacant, pour obtenir deux mois d’été de rêve, d’errance, de divagation, d’occupation plaisante, sans oisiveté aucune, pour mieux vider son cerveau d’une sinistre contrainte des jours qui serait notre lot le reste de l’année. J’ajouterai que le suffixe “ance” ou “ence” , selon les cas, peut être un suffixe d’état (inactif) ou d’action (actif). Tout cela pourrait-il aider à guérir une certaine vacance de l’esprit, par exemple ? En attendant, je vais rejoindre mon fauteuil vacant et vaquer peut-être à allumer mon téléviseur pour suivre quelque émission de rentrée dont  je soupçonne qu’elle sera pleine d’une telle vacuité que mon cerveau cèdera sans doute à quelques divagations heureuses sur le sens des mots.