29 avril 2006
Petit sommeil
Quatre heures trente. Tu t’éveilles. Encore étourdi, brumeux. Comme dehors sur la colline. Ta fenêtre est ouverte et l’éclairage de nuit accentue l’épaisseur de la brume, là-haut. Mais comment t‘es-tu endormi ? C’est un passé tout récent. Un passé simple. Tu te souviens avec réticence. Tu t’étais couché dans le noir. Le sommeil ne venait pas. Tu as allumé. Tu as voulu lire. Tu as lu Houellebecq. Tu n’as pas pu nager vers son île. Impossibilité de son île. L’eau était trop salée. Tu t’es énervé. Tu as refermé le bouquin. Tu as éteint. A nouveau dans le noir. Insomnie. Tu es allé ouvrir la fenêtre et relever le store. Air frais, éclairage orange et diffus dans le lointain. Petit à petit, corps gourd. Tu t’es enroulé dans la couverture. Puis tu n’étais plus là. Ou plutôt plus rien n’était là autour de toi. Plus conscience de rien. Plongée torpeur. C’est quoi, dormir ? Quatre heures trente, c’est fini. Tout se remet en place, doucement et sans bruit. Où étais tu pendant tout ce temps ? Ce si petit temps. Presque un court instant. Question fugitive. Puis le chant du coq.
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