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12 août 2007

Grosse fatigue

C’était couru d’avance. C’est une phrase que l’on m'a dite, il ya quelque mois. Mais passons… Passons aussi était un mot essentiel de ces apparences de dialogue. Bon, je me fourvoie inutilement, là. Si j’ai dit c’était couru d’avance, c’était pour expliquer l’inévitable fatigue qui m’affecte aujourd’hui ! En effet, hier soir, avec les membres d’Alter Ego, nous avons fêté l’anniversaire d’Olivier, un de nos guitaristes chanteurs. Je dois avouer qu'à  cause d'une mélancolie inexpliquée qui me tenaille depuis quelques jours, je n’avais absolument pas envie de participer à cette soirée. Boire, rire et chanter ne me disaient rien qui vaille. Mais je me devais de m’y rendre, au moins par égard pour ce garçon et sa charmante épouse. Le début de la petite fête me fut pénible. Je me sentais à l’écart, je me mettais à l’écart. Ce n’était pas bon signe… Je pensai pouvoir m’aider de quelques verres pour acquérir un semblant d’attitude sociable et la recette n’a fonctionné qu’imparfaitement. Peu importe, ai-je pensé, j’y suis j’y reste. J’ai donné de moi le plus que je pouvais,  c'est-à-dire peu. J’espérais simplement que tout cela n’était pas trop visible, mais je ne sais rien cacher… Toujours est-il qu’au milieu de la nuit, certains membres nous ayant déjà quittés, les autres auraient voulu continuer. Nous ne pouvions pas conserver notre salle, ne serait-ce que pour respecter la réglementation municipale. Soit. Que croyez vous qu’il arrivât ? Nous nous sommes retrouvés dans ma grotte à une vingtaine, rires, chants, guitare, bière, pastis pour certains (??!!??). Et au lever du jour – mais oui ! – ce petit monde eut faim ! Nous étions encore treize. Cuisson d’un kilo de pâtes, sauce carbonara vite préparée par mes mains expertes et chacun se vida son assiettée goulument.  Puis, par petits groupes, tout le monde regagna ses pénates, non sans avoir procédé à la vaisselle et au rangement. Je me suis retrouvé seul dans ma grotte, avec un certain plaisir. Quel beau silence ! Je me suis couché immédiatement et n’ai guère attendu pour m’endormir, cette fois.

Lever à treize heures, le corps brisé et une pesante tristesse dans le cœur. Tête vide. La fatigue sans doute (j’essayais de me rassurer ainsi). Au lieu d’un repas, vu l’heure, petit déjeuner frugal avec café serré.  Je ne m’accordai pas l’autorisation d’errer inutilement dans ma grotte. Je suis donc parti marcher, le temps s’y prêtant parfaitement. Il faisait même un peu chaud. Je me suis rendu dans la forêt, près d’Oeutrange, en Moselle. Je savais y trouver un sentier de découverte des arbres, fort bien fait, long d’environ trois kilomètres. Je l’ai rejoint rapidement, pour m’éloigner de la chaleur et me sentis mieux en sous-bois. J’ai parcouru lentement ce sentier, revoyant les arbres, les ponts, la rivière avec un plaisir tout neuf. Mais les jambes avaient du mal à suivre et je m’apercevais qu’elles ne me portaient plus aussi vaillamment, désormais. Un peu de repos à la lisière de la forêt puis j'ai repris ma voiture. Je gagnai Hettange Grande à l’entrée de laquelle je bifurquai vers Volmerange les Mines. Je  n’ai pas pu m’empêcher de monter jusqu’à l’église de Keybourg (près de Kanfen), dormant dans son site végétal, et d’où l’on peut embrasser un merveilleux panorama sur la plaine environnante. Je suis resté assis un long moment, abîmé dans la contemplation d’une nature luxuriante et apaisante. Puis je suis rentré, enfin. Toujours brisé et meurtri physiquement et un peu moins négatif, moralement. Demain sera un autre jour.