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Là au bord de l’océan

Sur la grève

Où se dissolvent les embruns

 Avec le chant du balancement des eaux

Me parviennent les parfums

Portés par la brise marine

Au fond de l’horizon

Où le ciel épouse la mer

Le regard distingue l’approche de la nuit

D’automne

Derrière la plage

 Sur les pinèdes et les taillis

Vides aujourd’hui

Dans un étrange demi silence

 Glissent les reflets du soleil couchant

 

Je suis déjà venu

 

Pourtant je ne retrouve pas le souvenir

Enfoui trop profond

Aux confins de l’oubli

 

Simple solitude

Qui plane au dessus de la vague

Unique respiration iodée

Qui me parvient d’au-delà du passé

 

Je suis déjà venu

 

Ailleurs encore

Des univers de montagnes douces

Une cathédrale noire

Des dômes et des campagnes solides

Accrochées sur le flanc des puys

 

Je suis déjà venu

 

La pierre volcanique affleure

Et mes pas isolés

 S’y posent sans vraiment la reconnaître

 

Je suis déjà venu

 

Et cette autre montagne

Flamboyante et ardue

Où de vastes solitudes

S’étendent sur les pentes déchirées

Où l’alpe garde encore

Une virginité jalouse

Où parfois les orages roulent et résonnent

 

Je suis déjà venu

 

Simple solitude

Qui glisse sur les sommets

Que je crois redécouvrir

Mais qui me resteront étrangers

Désormais

 

Car je ne retrouve pas le souvenir

 Enfoui trop profond

Aux confins de l’oubli

 

Je suis déjà venu

Octobre 2001 = Tiré du Recueil " Les Mots et les Chants " ( Non édité )