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18 mai 2009

Un temps qui passe...

 

Il y a quelques dizaines d’années, comme tout le monde, je suis venu pour voir, pour regarder. Pour voir passer le temps. Mais je n’ai rien vu. Soit que le temps est passé trop vite, soit j’étais occupé ailleurs. Je ne sais pas.  Comme tout le monde, j’ai constaté qu’entre deux floraisons, la plupart du temps, il ne se passe que quatre saisons (ou trois, c’est selon). Bien sûr que c’est court. Et ça fabrique pourtant des ridules autour des yeux et des paquets de souvenirs. Comment est-il possible de vivre et emmagasiner autant de choses sans s’apercevoir, ou alors un peu tard, que le temps est passé ? Un miroir ne suffit pas pour révéler les traces du passage d’hier à aujourd’hui. Pas de demain en vue, puisque demain, quand on y parvient, c’est encore aujourd’hui. On ne cesse de courir après, courir après rien, c’est vieillot. Il faudrait évoluer un peu. Mais pour évoluer il faut vieillir. Souvent, pour certains, l’évolution n’est que du ravalement de façade. C’est bizarre cette façon qu’ils ont de vieillir en se rajeunissant l’apparence. C’est de la marche arrière, en fait. Qui ne change rien à rien, d’ailleurs, puisque les apparemment jeunes et les apparemment vieux nés la même année ont forcément le même âge. C’est fou comme certains ont besoin de mettre un peu de plomb dans leur tête. Mais c’est difficile, car ils branlent un peu du chef, malgré leur peau tirée. Tirée mais vieille peau quand même. Bon, puisque je n’ai rien vu à ce jour encore, je retourne à mon poste d’observation, pour voir, pour regarder.