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06 juin 2010

Une voix dans la nuit...

Un long silence, ici, avec pourtant quelques mots ici et . Le rythme n'y est plus, mais il ne faut y attacher aucune importance, sauf à rechercher une certaine notoriété, bien inutilement, au demeurant. Non, simplement exprimer, lorsque l'on se sent comme bousculé par l'évènement, envahi par le sentiment ou secoué par le besoin de dire, pour sinon intéresser du moins raconter ou distraire, sans prétention. Aucune règle surtout.

Par exemple, l'autre nuit, il y a déjà un certain temps, j'ai allumé ma radio car le sommeil s'en était allé un peu abruptement. Immédiatement j'eus droit à une surprise bienvenue. Quelqu'un faisait une lecture, avec une voix et des intonations qui me captivaient et me posaient question : je connaissais cette voix, sans aucun doute possible, mais je reconnaissais aussi le texte, pour l'avoir lu quelques jours seulement auparavant. C'était une voix d'homme, au timbre particulier, une expression très prenante, bien que les phrases me revinssent  en mémoire au fur et à mesure de l'interprétation de l'acteur. Et soudain, je mis un nom sur cette voix : Bruno Cremer, l'enregistrement devait dater, car la voix était jeune. Le texte en question : "La légende de Saint Julien l'Hospitalier" de Gustave  Flaubert, tiré de son recueil  "Trois Contes".

Est-il besoin de préciser que je gardai l'écoute, tant que dura l'émission, conquis, captivé, en proie à des sensations tellement différentes de celles ressenties lorsque je l'avais lu moi-même ?  Etait-ce du au fait d'entendre les mots, ou bien à cause de la voix du lecteur, toujours est-il que je fus très concentré autant que réjoui à cette écoute ? En tout cas je ne fus pas tenté par le sommeil  jusqu'à la fin. Et, en effet, la voix de Bruno Cremer sonnait jeune, car l'enregistrement datait de 1953, si je me souviens bien.