Politique - Le théâtre de "guignol"(s)

Ils sont tous là. Les Guignol, Gnafron et Madelon. Tous au rendez-vous. Il n’ont pas attendu le starter. Ils courent déjà. Se ramassent, se relèvent, se distancent, se poussent du coude, se haussent du col. Ils caracolent. Prennent un gadin. Relèvent la tête, courbent l’échine, s’échinent. Cravachent, crachent, bravachent, panachent. Ils duellent sur leur pré carré, croisent la parole dans la lucarne, causent dans le poste. Posent, postent, impostent. Ils sont ulcérés, acérés, maîtres de soi, maîtres des autres. Ils pédalent plus vite, ils pédagoguent, ils enseignent, se renseignent, se battent la coulpe, se font des coups bas. Ils s’éreintent, se rabibochent, défilent, saluent, se doivent de mémoire, s’égorgent, se rengorgent, officient. Ils Achillent, Patroclent, Ulyssent, bêlent Hélène. Ils Assurancetourixent. Ils aguichent, s'affichent, pastichent, s'en fichent. Ils Spartaccusent, récusent, abusent, rusent. Et dire qu’il y a des spectateurs béats et benêts pour les applaudir. Des aficionados, des Horace et des Curiace, des sbires, des porteurs d’eau, des ramasse-miettes. Vers quel horizon voles-tu bel oiseau ? Objectif 2007.