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"... je suis avare de cette liberté qui disparaît dès que commence l'excès des biens. Le plus grand des luxes n'a jamais cessé de coïncider pour moi avec un certain dénuement."
Albert Camus (Préface de "L'Envers et l'Endroit")

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08 juillet 2006

N'expulsez pas l'enfance ! Ne condamnez pas demain !

A la suite d’une note d’Anne sur les enfants en danger d’expulsion et à la faveur d’une relecture de « grand bal de printemps » de Jacques Prévert, j’ai retrouvé ce poème. Alors, « enfants expulsables » ou enfants de la terre, futurs (et déjà) citoyens du monde ?

  

Dans les eaux brèves de l’aurore

Où les nouvelles lunes et les derniers soleils

 

A tour de rôle

viennent se baigner

 

Une minute de printemps

dure souvent plus longtemps

qu’une heure de décembre

une semaine d’octobre

une année de juillet

un mois de février

 

Nomades de toujours et d’après et d’avant

le souvenir du cœur

et la mémoire du sang

voyagent sans papiers et sans calendriers

complètement étrangers

à la Nation du Temps.

 

Jacques Prévert.

11:10 Publié dans Les mots de Jacques Prévert | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : vive la vie, *de tout et de rien*, blog, perso

Commentaires

Ma belle fille travaille aux services des étrangers et elle est outrée des agissements du ministère . Elle m'avait dit que ce qui se passait ( un coup j'avance , un coup je recule ) c'était pour mieux repérer les clandestins et tout a bien marché , sans les enfants scolarisés jamais les services en place n'auraient pu comptabiliser autant de sans papiers en un temps aussi court !

Écrit par : khate | 08 juillet 2006

Très beau texte ...

Ce que dit Khate me désole, je n'osais croire que j'avais vu juste aussi. Lamentable.
J'ai écrit aussi à ce sujet.

A bientôt

Écrit par : dominique | 08 juillet 2006

pauvre monde, qui se voit "expulser" des enfants !
Félicitations pour l'image du grand père. Ca donne envie.
Bonne soirée à toi, Rony.

Écrit par : xavierd | 08 juillet 2006

fermer notre porte aux enfants, fermer notre porte au meilleur de nous même! Se refuser enferrés dans le quotidien, et partir en nomade, le coeur de plus en plus à nu pour diluer la peur. et veiller, veiller avec amour sur nos âmes à la dérive.
Rony... de la colère à la douceur du coeur?

Écrit par : kintana | 09 juillet 2006

Effectivement, khate, notre pays sombre dans la honte à cause de ces "malfrats" de la politique qui jouent avec l'existence d'êtres humains par idéologie ou par soif de pouvoir.

Et je comprends votre écoeurement, dominique, et je le partage, bien sûr. Vous avez raison, il faut diffuser, parler.

Merci, xavier, il y a des moments heureux dans ce "pauvre monde", mais ils ne doivent pas nous cacher la triste réalité.

Oui kintana, colère, car il s'agit là aussi d'enfants. C'est insoutenable. Vous l'exprimez avec de beaux mots.

Écrit par : Rony | 10 juillet 2006

magnifique texte
des sans-papiers y'en a eu et y'en aura toujours et qu'on leur foute la paix
on devrait être siers qu'ils choisissent la france comme terre d'asile plutôt que de les compatabiliser et les renvoyer comme du bétail
honte à notre gouvernement actuel!

merci Rony

Écrit par : ANNE | 10 juillet 2006

Anne, j'étais sûr de votre réaction. J'ai la désagrable sensation que nous allons devoir intervenir souvent, ici, et, pour ceux qui le peuvent, sur le terrain.

Écrit par : Rony | 13 juillet 2006

Les commentaires sont fermés.