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10 juillet 2006

Impertinences

Depuis plusieurs jours déjà je vois passer sous nos fenêtres des marcheurs, des randonneurs cyclistes, des « vététistes » de tous âges et des deux sexes, par groupes ou solitaires. La couleur du temps semble leur être indifférente. Ils paraissent presque musarder avec nonchalance, alors qu’en réalité ils vont avaler des kilomètres, dix au moins à ce que j’en sais. Un autre monde, une autre vie, que le ciel soit bleu ou gris. Et pour le plaisir… Le mot qui fâche. Ils ne sont pas rémunérés, ils ne cherchent pas la performance. La victoire sur eux-mêmes tout au plus.  Pas le « sprint final », pas le « score ». Pas besoin de se départager artificiellement. Pas de stress, pas de crises de nerfs, pas de tactique. Au fil du temps, le long des chemins, sur les routes et dans les champs, les bois. La montée tranquille d’une butte, le paysage qui évolue à chaque pas, à chaque coup de pédale; qui se laisse voir sous tous les angles, qui déploie ses formes et ses couleurs sans cesse renouvelées. De quoi ne pas être triste.

Pourtant, à la radio ce matin, quelqu’un affirme que la France a la gueule de bois, qu’elle broie du noir. Sous un ciel si bleu ? Oui, parce que, paraît-il, il y avait tellement d’espoir, tellement besoin de fête; parce que, paraît-il, c’était à nouveau l’unisson, l’unité nationale redécouverte, le partage dans la liesse et le retour du « moral ». Je ne trouve pas que les randonneurs aient perdu le moral.

D’autant qu’ « on » espérait que la « victoire », plus le tour de France, plus les vacances feraient le lit de l’oubli, de l’inattention, de l’aveuglement. Cela ne marche pas comme « on » veut.

Je vais faire comme ces promeneurs sportifs, d’ici quelques jours. Une quinzaine dans la campagne meusienne, la vraie, non loin d’une ferme, avec des chemins vicinaux et forestiers, des prés, des rivières (oui, deux). Je ne suis pas pêcheur, mais j’aime les rives. C’est très vivant et reposant. Quinze jours dans la nature, dans un petit camping (du vrai camping, pas un morceau de confort importé de la ville). Avec quand même quelques livres, au cas où, du papier à dessin, des couleurs et un carnet. Ma compagne, sa fille et moi dans un autre monde. De quoi nettoyer les neurones, les décrasser, les démêler mais les garder performants. Ne pas oublier mais reprendre de l’énergie. Ils ont raisons ces randonneurs. Ils m’ont inspiré. Je serai impertinent comme eux vis à vis de ces « on » qui veulent nous tromper. Cela ne marchera pas comme ils veulent. Et nous, cela nous fera du bien.       

Commentaires

j'ai lu ton billet en travers, juste quelques mots glanés deci-delà, la Meuse, des randonneurs, ta compagne et sa fille, vous trois dans un autre monde... mais je ne pouvais pas détacher mes yeux de cette merveilleuse photo d'un grand'père aux allures de papa poule penché sur son tout petit-fils ! c'est beau, une petite vie qui s'éveille au monde et c'est beau de pouvoir s'emmerveiller encore et toujours de l'innocence qui nous réconcilie avec ce monde !
Belle journée, Rony !

Écrit par : holly | 10 juillet 2006

OUi, et j'adore marcher, donner de moi même, sans compétition. Je n'aime pas le footing ou la "course", j'aime randonner, humer, regarder, sourire, rencontrer. Les joueurs français (de foudballe) ont eu de quoi savourer un bonheur, celui d'aller vers..., qu'importe le reste, il signifie si peu. Ca me rappelle une conférence de (?... pas moyen de remettre le doigt sur son nom, ça me reviendra...) qui faisait l'éloge du sport détaxé de compétition.
Au fait, on dit meusien ?
L'unité nationale, on s'en fout pas un peu ? Je me sens homme plus que français, et si les français, européens, et autres méritent d'exister, c'est pour apporter la diversité et la richesse, comme toute autre variation de l'humanité ?

Écrit par : xavier | 10 juillet 2006

Des vacances à la 36 quoi !
Moi, je ne sais toujours pas ce que je vais faire des miennes, mes virées vélo pendant les matchs me contentaient pleinement … Voir quelques amis aussi me fera plaisir, profiter du ciel bleu et de quelques livres que je n'ai eu le temps de lire pendant l'année. Peut-être des sorties en mer à la voile, si quelques mecs charitables ont besoin de lest …
Prochain challenge vélocipède … aller me baigner à la mer en vélo … Grand dilemme : Térenez, la bretonne ? ou Carantec, la parisienne ? Ben, oui, quoi, les Parisiens, il faut bien qu'ils croisent des autochtones !
Bonnes vacances à vous.

Écrit par : Sar@h | 10 juillet 2006

Faire des randonnées est une chose merveilleuse , on découvre à sa propre vitesse , on avance à son propre rythme véritable sensation d'être bien sur cette terre sous un ciel clément .
Profitez-en tant que vous pouvez marcher !

Écrit par : khate | 10 juillet 2006

j'aurais besoin aussi de ralentir et de m'eloigner de cet ordinateur=)))
en plus il y a pleins de coins que je ne connais pas encore par ici
( sauf qu'il fait vraiment trés chaud , mais je vais commencer par des p'tites ballades à la tombée du soleil ça me fera du bien ainsi qu'aux enfants!)

Écrit par : ANNE | 10 juillet 2006

@ holly, oui c'est beau et captivant. Je ne me lasse pas. En tout cas, pour lui comme pour sa soeur, comme pour tous nos enfants, j'ose encore espérer en l'avenir.

@ xavier, nous avons apparemment les mêmes préférences "sportives" où l'essentiel est de respirer et admirer, vivre quoi.
Oui on dit meusien.
L'unité nationale, pourquoi pas si elle conduit un peuple à accepter les autres, à l'intérieur et à l'extérieur. Nous sommes des "terriens" avant tout, non ?

@ Sar@h, j'aime cet humour ! A la 36, c'est un peu cela, mais je suis quand même né... après !!! Il n'empêche que vous avez raison, c'est le genre de repos que je préfère, mais pas de rejet des découvertes, bien sûr.

@ khate, tu décris bien les sensations du marcheur... qui peut marcher !

@ Anne, il faut profiter de cette période, vous avez raison. Les "petits coins" réservent souvent de belles surprises. La plupart nous les ignorons et les manquons, avec cette manie de se précipiter "ailleurs" ! Le dépaysement est tout près déjà.

Écrit par : Rony | 13 juillet 2006

Les commentaires sont fermés.