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22 janvier 2007

La vieille malle

Il reste dans le grenier, au milieu d’un fourbi de tissus, vieilles chaises, tas de revues et vieux livres, une malle aux charnières et à la serrure rouillés. Et, bien sûr, à cause de son aspect noir et rébarbatif, l’envie vous prend de l’ouvrir… Il y a de la poussière partout et la lumière triste n’est diffusée que par une petite lucarne. La curiosité est la plus forte. Plonger dans les souvenirs que renferme cette malle. Ce sera peut-être un mal, peut-être un bien. Allez savoir. Rouvrir une parenthèse fermée rudement, dans le passé. Douleur pas encore effacée mais besoin d’y revenir. Une barre en travers de la poitrine, vous osez tourner la petite clef qui résiste et grince. La lenteur pour relever le couvercle d’où la poussière tombe par paquets. Mauvaise surprise. Des colifichets sans valeur, des colliers roses et bleus, un paquet de lettres que vous ne lirez pas, car vous ne reconnaissez plus l’écriture, alors, pourquoi lire ? La signature, peut-être ? Mais votre mémoire a beaucoup effacé. Singulier sentiment de perte définitive, mêlé à des relents de scepticisme face aux souvenirs qui pourraient surgir. Atmosphère de gâchis, accentuée par la lumière grise issue du toit. L’odeur du passé recouvre tout. Des photos que l’on dit « jaunies ». Elles le sont tellement qu’elles ne représentent plus rien. Tellement floues ou abîmées que les lieux, les corps et les visages sont méconnaissables. La vie en a disparu, totalement. Reste un tableau curieux, jadis offert par un inconnu à une jeune femme. Il représente une fleur incongrue, au beau milieu d’une route nue, déserte et sans décor. Il voulait sans doute dire, qu’avant cette fleur il n’existait pas de bonheur et qu’après elle il disparaîtrait définitivement. C’est du moins ce que vous en comprenez. Refermer la malle à double tour. Refermer la porte du grenier et s’en aller.

Commentaires

Non ! quoi ? vous êtes redescendu ? Mais vous n'avez pas exploré les tissus ? N'y avait-il pas des boutons avec ?
Des tissus … les sens en éveil … le toucher; l'ouie, la vue … soie qui crisse, cretonne un peu rêche car jamais lavée, damassé aux aspects variants selon le tissage, noble lin, métis des torchons, draps ou nappes inusable, velours aux reflets de lumière si doux à la main… Dame ressortez moi ça, lavez, repassez, découpez, assemblez en un patchwork (comme on assemble les mots) qui va aider les idées à se remettre en place, à retrouver leur rôle et puis photographiez et exposez !
Non le patchwork n'est pas une activité féminine … Il y a même des grands noms : Michael James, Kaffe Fasset et bientôt Rony !

Merci pour ce billet …

Écrit par : Sar@h | 22 janvier 2007

Pour seule malle j'explore les recoins de ma mémoire. C'est peut-être ce qui me manque le plus, une malle à souvenirs, qui m'aurait suivie durant toutes ces années. J'ai sauvé heureusement le contenu d'une clé (USB, j'ai su m'adapter!) et quelques trésors que je garde pour mon fils, en espérant qu'il n'aura jamais ce manque lui aussi.
Trier, ça notre mémoire le fait, pafois envers et contre nous... Il faut savoir remettre à sa place chaque moment de sa vie et accepter surtout que ses beautés ont vraiment existé et qu'il en reste encore beaucoup qui ne demandent qu'à croiser notre route et nous faire oublier à nouveau les fausses notes de la vie...

Écrit par : sdf de luxe | 23 janvier 2007

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