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29 janvier 2007

Le Clown désorienté

Hier dimanche… Jour creux où le Clown s’enfouit dans le silence. Le matin, il espérait une réponse dans son courriel. Pas de réponse. Sa dame ne répond jamais, sauf pour évoquer de petits faits quotidiens sans importance… quand elle le veut bien. Elle ne répond qu’aux autres. Le Clown déçu a pris sa voiture rouge et s’en est allé par les routes. Pour « ailleurs », pour voir et regarder autre chose. Il n’a vu que le ruban de macadam, toute la journée ou presque. Il s’est bien arrêté à Metz, mais une bouffée de souvenirs l’a assailli et l’a brisé. Deuxième meurtrissure du jour. C’est sans fin. Oh, que l’amour fait mal ! A la cathédrale, il n’a pas pu se concentrer. Le va et vient des visiteurs et leur brouhaha l’indisposaient. Ils ne respectent rien. Certains s’interrogent tout haut, d’autres font doctement montre de leurs connaissances architecturales, d’autres encore sont là pour pouvoir dire qu’ils sont venus et qu’ils ont vu. Se souviendront-ils seulement avoir eu l’occasion d’admirer les vitraux de Chagall, par exemple ? Quand il était venu avec sa dame, il avait pu se remplir les yeux de la pierre jaune, des vitraux et entendre le début d’un concert. Ce dimanche il a fui ce lieu… Dehors crachin et ciel bas et gris. Nuages lourds pour un cœur désuni et broyé.

Il quitta la ville, se faufila vers la Woëvre ,  il traversa Mars-la-Tour, sans même jeter un regard à la tour. Il fuyait, le cœur au bord des lèvres. Plus rien n’avait de couleur, plus rien ne retenait son attention. Il se sauva alors vers Grand, Domremy-la Pucelle et la basilique du Bois Chenu, délaissant le département de  Meuse qui lui est pourtant si familier (cependant la Meuse , compagne fidèle, arrose bien évidemment Domrémy…) Mais il s’arrêta en chemin, non loin de la basilique, sur un parking où ils avaient déjeuné, un dimanche de balade passé.  Il ne ressentit que de la tristesse. Il sortit du véhicule et se tint debout, les bras ballants, sous la pluie fine. Il regardait la table et les bancs où ils s’étaient installés… Plus rien ne restait de tout cela, qu’un souvenir d’été. La pluie coulait le long de ses cheveux, sur son front, dans son cou, mais il n’en avait cure. Que l’amour fait mal ! Il observait l’eau s’écouler sur le sol goudronné et descendre vers le fossé herbeux, sur le côté. Il aurait aimé être cette eau qui glissait vers cette terre qui se refermerait sur elle pour la garder. Cette terre où il rêve de plus en plus qu’elle lui donne un apaisement définitif. Clown triste, il se souvient de celui qu’évoquait avec émotion et délicatesse Giani Esposito, ce chanteur et acteur qui a, un jour, donné un coup de pouce à son propre destin pour enfin dormir dans cette terre silencieuse…

De guerre lasse, il repartit, son silence lui pesait, mais il n’avait droit qu’au silence, désormais. Il se sentait cassé, les yeux humides, avec une sorte de honte de ne plus savoir où aller ni que faire. Depuis ces derniers jours, il hésite entre lutter pour seulement survivre, ou bien laisser faire, ou bien le petit coup de pouce au destin. Il ne sait pas, il ne sait plus. Il entend les conseils « il faut tenir… garde espoir… etc », mais lorsque ces mots sont vides de sens, dans son for intérieur, qu’y répondre ? Rien ne l’appelle plus nulle part, il a conscience que ce sentiment est horrible pour ceux qui l’aiment, mais il sait que c’est cela, un homme détruit….

Il en était là de ses pensées quand il s’aperçut qu’il était arrêté à un feu rouge, à Étain, près d’un bistrot où ils avaient consommé, un autre soir de balade… Que fait-elle sa dame, à cette heure là ? Mais il se morigéna, elle n’est plus sa dame.

Il démarra au feu vert et fredonna, avec des sanglots dans la voix « S’accompagnant d’un doigt ou quelques doigts, le Clown… etc ». La route était humide et le ciel bas, il ne savait pas où il allait.

Commentaires

Des enfants partout encore et encore belle créatur inocente heureusement. Vilaine fille et sa progéniture en ligne. Vilaine fille!!!

Écrit par : Vilaine fille!!! | 29 janvier 2007

Mais au fait n'étiez-vous pas Grand-Père ? N'y a-t-il pas une mignonne au prénom hébraïque qui aimerait que son grand-père lui apprenne la vie ?

Tiens l'Homme de ma Vie, mon Pépère, aurait fêté son anniversaire ces jours-ci ! Il aurait eu 103 ans, son souvenir est sûrement meilleur que s'il était encore de ce monde.

Allez Rony,
Elle est là la vie
Dans les yeux de ses deux petits
Ceux de la photographie …

Écrit par : Sar@h | 29 janvier 2007

macadam
Mach à dame (à donf ?)
Mac à dames …
Mac Adam …
Macque à dam !
La journée commence bien, un courriel de l'ami Pêcheur qui est resté dans les bras de Morphée, le Benjamin partit faire sa journée citoyen et moi qui délire du matin !
Les mots soulagent les maux …

Écrit par : Sar@h | 30 janvier 2007

C'est un peu vain de dire quoi que ce soit pas vrai ?
mais enfin, au moins, j'ai entendu. A Toi Rony.

Écrit par : joruri | 30 janvier 2007

La journée s'est bien continuée … j'ai reçu une carte des Tobago cays d'un ami qui réalise son rêve de naviquer … Le ciel était bleu, le soleil brillait en harmonie avec ma joie intérieure. J'aime bien quand le temps est en union avec mes états d'âme.

Les nuages lourds, la pluie qui dégouline comme les larmes !
Et puis le temps change … à nous de nous mettre en phase avec lui !

Pas si désorienté le clown … L'Orient, c'est à l'Est et vous y êtes !
Euh An Orient, c'est aussi à lOuest dans le Morbihan !

Écrit par : Sar@h | 31 janvier 2007

j'ai mis un commentaire sur ton poème si doux et si douloureux...
cher clown désorienté, comme il est bigrement long ce chemin vers la vie, ne pas s'interdire de souffrir, ne pas s'excuser de sa propre détresse, le coeur nous déchire, le coeur nous tue parfois mais il faut continuer pourtant parce que je crois à la lumière qui vient nous redonner espoir, je crois au regard de l'autre qui se pose sur moi, à cette main qui se tend pour m'offrir toute autre chose...
le clown retrouvera un chemin qu'il fera bon suivre...

Écrit par : holly-Ivy | 02 février 2007

Me reviennent ces parfums, sonorités, lumières et ces humeurs de mes 5 années passées en Meuse et de mes escapades vosgiennes et mosellanes. Merci

Écrit par : Ceckasince | 03 février 2007

comme un goût de carton dans la bouche , que jai bien connu , ainsi qu'un trou dans le coeur qui n'en fini plus de s'agrandir ... La mémoire qui s'encombre du passé , je connais , mais Dieu merci , avec le temps ....... Même si la guérison n'est pas encore là , la vie sourit , de temps en temps , c'est ces petits moments là qu'il faut retenir ....
Bien à toi Rony

Écrit par : debla | 05 février 2007

Ouf Rony .. c'était il y a un an que tu as écrit ce billet ... aujourd'hui tu dis "bof" eh bien je préfère ce mot .. un seul qui en dit long !

Écrit par : Huguette | 01 février 2008

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