18 mars 2007
Jeu d'enfant
L’enfant était assis au bord du trottoir
Il était sale les ongles noircis
Les genoux et les pieds maculés
Mal vêtu de nippes usagées et douteuses
Le teint mat les yeux inexpressifs et noirs
Une petite fille esquissa un mouvement
Vers lui
Mais la maman la tira avec force par le bras
Regarde devant toi quand tu marches
Il y a des dangers même sur les trottoirs
L’enfant ne releva pas
A peine un léger haussement d’épaules
L’habitude
Lueur de tristesse dans un regard perdu
Soudain un rayon de soleil se mit à danser devant lui
A ses pieds
Chorégraphie dessinée par le mouvement du feuillage d’un lilas
Qui embaumait
Lueur de gaieté dans le regard revenu du néant
Battement des mains
L’enfant se leva
Se mit à suivre le rayon de soleil vers sa source
Trop heureux de s’éloigner du monde du trottoir
Indifférent narquois pressé inutile
Il parvint à la sortie de la ville
Le soleil brillait sur la rivière
Appel insistant des reflets argentés
Qui dansaient eux aussi
Il y avait encore par ici des parfums de lilas
Blancs et violets
L’enfant ne résista pas
Se dévêtit courut à l’eau
Et s’y jeta avec délice
Confiant et gai
L’eau glissa l’entoura le caressa le lava
Quand il revint sur la rive
Il se cacha dans un fourré pour sécher
Nu le corps resplendissant de propreté
De légèreté
Le vent en profita pour jeter les vêtements dans la rivière
L’enfant rit s’endormit
A son réveil il plongea de nouveau
Récupéra ses frusques et se sécha
Avec et à côté d’elles
Sous un lilas blanc et un lilas violet
Quand il se vêtit il était propre et parfumé
Il revint à la ville
S’asseoir sur son trottoir
Un sourire aux lèvres
Les yeux noirs pétillants de malice
Une petite fille s’approcha
Elle lui offrit un regard joyeux et un bonbon
Sa maman la félicita
Il est propre et beau cet enfant
Et poli et souriant
Au revoir on rentre
De nouveau seul
Il leva les mains paumes tournées vers le ciel
Maudit les passants des trottoirs
Et remercia le soleil l'eau le vent et les lilas
Dans "Les Mots et Les Chants" - Mars 2007
08:20 Publié dans Les Mots et Les Chants | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : Vive lavie, Poésie, Littérature, Blog
Commentaires
Je me permet Rony, ayant été touché par ta gentillesse et ta remarque sur Hervé...
Nous avons effectivement revu Hervé ce samedi...
S'il y a un homme au monde à être si courageux, si muet de sa douleur pour ne pas ennuyer les autres , c'est bien Hervé!!
Hervé était trés ennuyé de ne pouvoir vous donner à tous directement de ses nouvelles, mais il garde un moral d'acier et récupère, car il faut le dire il revient de loin Hervé.
Il est à louer dix mile fois...
Je me suis permis il y a quelques jours de lui rendre hommage sur mon modeste site...
(je ne lui ai rien dit, vous êtes le seul)
http://www.premiumorange.com/manitasdeplata/
Écrit par : Toufik | 18 mars 2007
Je ressens souvent cela quand je me baigne en mer … L'impression que toutes mes idées grises partent au gré du courant. Souvent l'été, je me baigne le soir, l'eau enlève tous les pollens accrochés aux cheveux … Je n'en ressors que mieux !
Pas de bain à espérer … C'est la tempête d'équinoxe !
Beau poème, un peu long pour le faire lire à mes drôles de C.P.
Écrit par : Sar@h | 19 mars 2007
Joli.
L'innocence retrouvée.
Écrit par : Claudine | 19 mars 2007
Merci Toufik de votre délicatesse et de votre gentillesse, je ne suis pas étonné qu'Hervé ait lié amitié avec vous...
Vous êtes aussi un homme de tempérament et... sincère, ce qui se fait rare aujourd'hui.
Oui, Hervé est un lutteur mais il reste pudique. Cela le grandit. J'ai pu m'entretenir une petite demie heure par téléphone avec lui et je ne cache pas la grande émotion qui m'a envahi.
Merci aussi d'être passé par ici.
Bien à vous.
Écrit par : rony à Toufik | 24 mars 2007
Je vais donc aussi aller me baigner, pour nettoyer les scories... mais il fait très froid.
Merci pour le compliment.
Écrit par : rony à Sar@h | 24 mars 2007
Je suis touché...
J'ai reçu tes livres avec une immense joie ! J'en parlerai sur une note...
Écrit par : rony à Claudine | 24 mars 2007
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