17 novembre 2007
Tiré des Fleurs du Mal
Le goût du néant
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle bute.
Résigne-toi, mon cœur; dors ton sommeil de brute.
Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!
Plaisirs, ne tentez plus un cœur sombre et boudeur!
Le Printemps adorable a perdu son odeur!
Et le Temps m'engloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de roideur;
Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur,
Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.
Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute?
Charles Baudelaire
23:40 Publié dans Poésie | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : vive la vie, *de tout et de rien*, blog;perso
Commentaires
Pour respecter ton souhait, je remets ce poème de Baudelaire... et ton lien, dont je te remercie encore.
http://blog.romankendar.fr/post/2007/11/18/Antre-de-zoo
Écrit par : rony à Cribas | 18 novembre 2007
;-) Rony.
Merci.
Écrit par : Cribas | 18 novembre 2007
Moi, je la veux ma cahute. Et je fais la nique à l'avalanche... Non mais sans blague... :-)
Écrit par : Fabrice | 18 novembre 2007
Poème arraché des Fleurs du Mal, non ?
Que j'aime la noirceur de Baudelaire !
Écrit par : Fiso | 18 novembre 2007
Très joli poème, toutes ces rimes riches sont époustouflantes. Bon dimanche.
Écrit par : Lhuna/Angélique | 24 novembre 2007
Et tu as bien raison !
Écrit par : rony à Fabrice | 26 novembre 2007
Content de ton passage
Arraché, oui, du côté noir de chacune et chacun d'entre nous... enfin, je crois.
Écrit par : rony à Fiso | 26 novembre 2007
C'est l'un de mes préférés...
Écrit par : rony à Angélique | 26 novembre 2007
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