Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 septembre 2006

L'éternité provisoire

La nuit. Quatre heures trente. Sommeil brisé, déjà oublié. Pénombre dedans, nuit dehors. Silence dedans silence dehors. Même l’usine étrangère ne vibre plus. Ivresse ouatée d’un matin à peine commencé. Pas incertains pour éviter le bruit et les chocs. L’instant non choisi de l’éveil plonge dans un immédiat songe d’éternité. Point de saveur encore sous la langue, point de parfum capiteux et captivant. Point d’odeur, pas même celle du bitume mouillé. Point de référence météorologique tant la nuit est noire. Point de référence de vie tant l’esprit est nettoyé et libre. Point de sollicitation provisoire ou provocante. Solitude riche d’espoir caché. Les mots ne signifient pas encore. L’éternité s’évanouit quand l’horloge de l’église fait sonner son troisième quart d’heure. L’usine grince, le moteur des cloportes sur quatre roues ronfle. La rue s’emplit des mécaniques qui roulent toutes dans le même sens et le flot des habitudes se met à couler.