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18 août 2007

Pérégrination du vendredi

Avec l’apparition d’un  soleil généreux, hier matin, m’est venu l’envie de « partir un peu ». Je décidai donc de me rendre à Mousson, petit village pittoresque de Lorraine, que j’ai déjà évoqué dans « Les collines et le vent ». Comme à chacune de mes sorties, désormais, je me suis muni d’un matériel minimum de dessin et d’un carnet pour des notes éventuelles. J’ai rejoint l’autoroute en direction de Metz. Premier arrêt à hauteur de Fameck, pour me rendre à l’hypermarché du lieu. J’ai musardé un bon moment dans le rayon librairie. Je suis incorrigible ! Quand nous n’avons personne à qui parler ni à aimer, la lecture devient comme une découverte, un dialogue avec autrui, l’auteur, ses personnages, sans tomber dans l’enfermement. J’ai fini par acquérir deux bouquins, l’un de Modiano, l’autre de Djian. Midi était passé. Je me suis interdit le repas, pour ne pas avoir de problèmes de lourdeurs ou d’endormissement sur la route. Je me suis contenté d’un grand crème et profitai de la pause pour jeter un œil un peu plus précis sur les deux ouvrages.

Plus je me rapprochais de Metz, plus les nuages s’accumulaient et quelques gouttes s’écrasaient même sur la vitre avant. Après une petite hésitation, je quittai l’autoroute pour revenir sur mes pas, mais par le chemin des écoliers. Je sortis à Woippy, non sans un pincement au cœur en passant dans la zone automobile où « nous » avions acheté une voiture. Bref. Je pris la direction d’Hagondange par la nationale que je quittai pour rejoindre la route d’Amnéville. Je pus apprécier la beauté fleurie, colorée et arborée de cette partie d’Hagondange que je connaissais peu. La suite du trajet fut très agréable. Dans cette région où la sidérurgie avait envahi  les vallées, les  usines restantes  paraissaient noyées dans des zones forestières denses et abondantes. Ce n’était qu’une suite de buttes boisées, de prés et de champs jusqu’à la lisière des villes où quelques bâtiments industriels subsistent encore. Je frôlai Amnéville, devenue Amnéville-les-Thermes par la grâce d’un inamovible maire mégalomane. Je traversai Rombas pour me diriger vers Briey en passant par Auboué et surtout Moutiers, petite cité minière, ville du sculpteur Amilcar Zannoni, dont j’aime beaucoup les œuvres. Cet homme fut mineur de fer, comme beaucoup dans la région. Autodidacte, il sculpte l’acier. (Un monument de sa facture se dresse à Audun-le-Tiche, ville que j’associe désormais au mois de novembre, mais là n’est pas la question).

Il était environ seize heures, car j’avais pris le temps de m’arrêter à plusieurs reprises, pour contempler les paysages. Je suis revenu vers Audun-le-Roman et m’engageai sur la petite route de Sérouville, village que je me proposais de dessiner depuis quelque temps. J’ai trouvé un espace d’où j’avais une vue intéressante de ce village. J’en fis une esquisse, mon but étant de travailler à dessiner vite pour le reprendre, après apaisement de la fièvre de la réalisation, posément et dans le calme, à domicile… L’idée me vint de me rendre jusqu’à Havange, petite localité de Moselle, dont le cimetière se trouve totalement isolé au milieu des champs. Petite esquisse, là aussi.

Je rentrai chez moi, avec ma petite moisson de livres et de dessins. J’avais à lire et à dessiner. J’avais des dizaines de paysages dans les yeux, j’avais l’impression de redécouvrir ma région. Quand les yeux regardent, le cœur se tait et la vie s’éclaire enfin.