18 août 2006
Jours tanquilles à Cachan... et ailleurs
Ce mois d’août n’en finit pas de musarder. Il ne se termine pas, ou trop lentement. De plus il agrémente le ciel de nuages bien gris, bien gras, pansus de pluie. Mais il conserve sa torpeur, sinon d’été, du moins de vacances.
C’en est trop pour le petit homme. Il vient se montrer dans la lucarne. On ne l’entendait plus, ne le voyait plus, depuis quelque temps, sauf, paraît-il (je n’ai rien vu), sur son lieu de vacances. Alors il se montre dans la lucarne. Il ne dit rien de nouveau, toujours le même programme flou et dangereux de candidat. Il lâchera la bride à 6000 régularisables. Pas aux 24000 autres. C’est tout. Pour lui, ce sont des « régularisables et des non régularisables ». On aurait pu espérer un moment qu’il s’agissait d’êtres humains. En tout cas, il dit, le petit monsieur, qu’ils ont « vocation » à retourner dans « leur » pays. ( Ce que je fuis n’est pas à moi, pas pour moi, que je sache !) Il ajoute que les associations qui prennent soin d’eux, fait et cause pour eux, sont démagogiques, comme le dit aussi son faire valoir, son suppôt Arno Klarsfeld, médiatique médiateur désigné qui n’est plus médiateur, en fait, puisqu’il prend parti. Cette gravure de mode à la BHL n’a-t-elle pas approuvé le principe de l’expulsion d’une famille ukrainienne en la certifiant « ferme et légitime » après avoir « constaté » le peu d’attachement à la France des parents ? Parents diplômés et détenant chacun une promesse d’embauche… Mais une gravure de mode n’a pas de sentiment. Elle est glacée.
Pendant que d’autres oeuvrent pour lui, le petit homme mélange tout. Il amalgame. Dans le même discours il parle de terrorisme. La manipulation par la peur. Pas démagogique pour deux sous, bien entendu. Racolage, peut-être. Besoin de satisfaire les identitaires, les nationaux « de souche » et autres nostalgiques de l’ancien ordre nouveau qui viennent baver leurs glaires jusque dans les sillons de la blogosphère.
Jours tranquilles d’été triste. Comme à Cachan. Bizarrement, deux jours après le passage dans la lucarne du petit homme, 1000 êtres humains sont expulsés du « plus grand squat de France » (effet d’annonce ? Admiration lèche botte ? Manipulation, encore ?) suite à une décision de justice de… 2004. Et avec quel déploiement de force ! Mais que faisait la police jusqu'alors ? Ah, mais mon bon monsieur, il y a eu les banlieues à contenir, puis les anti CPE à canaliser ! On ne peut pas être partout. Donc mille pour combien d’enfants ? Et une tente spéciale pour les sans papier, les « non régularisables ». Quel va être le sort des uns et des autres désormais ? Dormez tranquilles. Comme dit Alain Finkelkraut « Il est plus facile d’être une conscience que d’en avoir une ». Je ne marche pas dans la combine. Et je gueule, et je continuerai. Parce que j’ai une conscience.
En resterons nous là ?
08:15 Publié dans Élucubrations, coups de gueule, politique, société | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vive la vie, mai 68, 2008, politique