Est-ce que le monde a changé ?

De quoi sera fait demain ? C’est la question que chacun se pose chaque jour, sauf à s’accrocher à quelque certitude irresponsable autant qu’irréfléchie. Et pourtant ! On nous abreuve de certitudes. Comme si le peuple n’avait pas la capacité de faire la part des choses. D’avoir un avis, une pensée, une réflexion. On le prend pour anesthésié, on le laisse pour inculte. Un député UMP des Alpes Maritimes, Lionnel Luca, a osé dire « Vous pensez qu’ils s’intéressent aux textes dans les banlieues ? » Nous ne pouvons avoir de doutes sur la morgue et le dédain de cet « élu » ( hélas ? ) démagogue. Aucun doute non plus sur la mouvance à laquelle il appartient ! Et nous, nous sommes du peuple, Monsieur le député, de celui que vous ne semblez pas connaître et nous révélons votre ironie tellement indigne et irrespectueuse. Triste exemple, hélas multiplié à l’infini dans votre mouvement.

 

Est-il acceptable que toute une population ( pas seulement dans les banlieues, d’ailleurs ) paie son tribu de difficultés, d’injustices et de rejets à une société qui secrète de pareils individus ? Sommes-nous au début du 21ème siècle ? A la fin du XIXème siècle ( déjà ) un philosophe professait à Montpellier : « … être frères n’est pas de nature à empêcher qu’on se mange. Fraternité soit. Mais malheur aux vaincus. La vie ne se maintient que par la mort. Pour vivre il faut manger, tuer pour manger »(1). Ce même « philosophe » ajoute ailleurs : « L’idée même du droit n’est qu’une fiction, il n’y a que des forces »(2). Ce philosophe s’appelait Vacher de Lapouge. On a heureusement oublié son nom. Espèrons que celui du député subira rapidement le même sort. Mais leur « philosophie » teintée de darwinisme mal assimilé, mal digéré existe encore. Est-ce que le monde a changé, demande une chanson ?