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28 novembre 2009

Une histoire en Automne

 

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Le ciel était d'un bleu très pur, transparent. Il remarqua un vol d'oiseaux au dessus de la forêt.  Marcher lui faisait un bien fou. Il avait repris ses promenades depuis quelques jours. L'automne approchait et il s'en voulait d'avoir cédé à son pessimisme, à sa déprime comme disait sa voisine. Une brave femme, ancienne fermière septuagénaire. Elle n'y allait pas par quatre chemins quand elle disait ce qu'elle pensait. De temps en temps ils se rencontraient, lui habitait un petit trois pièces, elle avait aménagé son ancienne ferme juste à côté. Il était revenu au pays depuis dix bonnes années, mais ne s'était installé au village que depuis quelques mois. Il s'y trouvait à l'aise, tranquille. Il en avait besoin. La vie l'avait pas mal bousculé et il aspirait à une grande paix. Sa mélancolie restait encore visible, sans doute, puisque la fermière l'a interpellé un matin sur ce sujet ! Il en fut abasourdi d'abord, puis avait fini par en sourire. Un coup de pied au cul salvateur, se disait-il avec un certain plaisir. Les quelques mots sentencieux de sa voisine l'avaient secoué. Il lui en était reconnaissant, sans lui dire ouvertement. Mais chaque fois qu'il pensait à son fils, il perdait son assurance et sa blessure s'ouvrait à nouveau, béante. Il ne savait pas ce qu'était devenu son garçon, comme il l'appelait souvent, bien qu'il eût quarante ans. Et cela, depuis une histoire de cœur qui l'a meurtri plus sûrement que s'il avait pris des coups. Il ne s'en était pas remis et, après quelques mois, il n'y avait pas très longtemps, il était venu le voir, lui avait raconté son histoire. Cette soirée fut pleine d'angoisse et de tristesse. Son fils était parti quelques jours plus tard, sans prévenir personne, pas même son père. Depuis, pas une seule nouvelle. Pas un signe. Père triste et inquiet, il tenta quelques recherches, pensant que la police ne l'aiderait pas. Ce fut inutile. Aucune piste. Il s'efforçait de lui trouver des excuses, il imaginait pour lui un nouveau départ, radical et volontaire. Mais il ne pouvait être sûr de rien. Pourquoi n'avoir pas prévenu, il l'aurait aidé du mieux qu'il pouvait ?

 Il demeure dans cette attente pleine d'angoisse, aujourd'hui, non pas de le retrouver car son fils a enfin donné signe de vie, tout dernièrement. Non, angoisse de le revoir et de ne pas savoir quoi lui dire...  Il ne sait quel sentiment domine en lui, joie, colère ou ressentiment. Il ne sait quel regard il posera sur lui, ce jour là, bientôt. Ni comment son fils le verra. Lequel devra comprendre l'autre, peut-être simplement l'entendre et en être heureux. Leurs retrouvailles sont proches,  il est à espérer  qu'elles seront une fête, même inquiète et nostalgique, et qu'elles resteront leur secret.