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09 juillet 2007

Un chiffre et trois notes de guitare...

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Demain nous serons le 10. Le dix n’est pas mon chiffre de chance…  Je dirais plutôt qu’il est mon chiffre de malchance, l’origine d’un certain mal vivre. Il y a des jours, des dates, des chiffres ou des nombres comme ça ! Et ils provoquent une impression bizarre et tenace, celle de ne pas pouvoir y échapper, de ne pas pouvoir s’en sortir, de ne pas pouvoir s’extraire de leur glue. Et le pire, c’est que c’est exactement la même chose les autres jours, depuis huit mois. Il y a des moments, vraiment, où j’ai envie de tout casser, tout jeter, tout laver au dégraissant, pour obtenir une surface neuve et un intérieur vierge. Mais la colère et la déception ne décapent rien, ne vidangent rien. Alors il faut marcher avec sa plaie au côté, l’air de rien, même si ça fait boiter. Je crois que chausser de nouvelles bottes ne servirait à rien.

Alors on s’étourdit. Je m’étourdis. Je cours d’une association à l’autre. Parfois je bifurque vers une forêt, un parc aux cygnes, un parking isolé près d’un fort (une casemate plutôt), pour y respirer l’air malsain du souvenir, du non retour. Et je repars ivre de regrets.

Alors on s’isole. Je m’isole. Pour me donner à croire que le bienfaisant silence va me permettre de me poser, me calmer. Me permettre une concentration spirituelle qui me conduira à l’apaisement. A la réflexion. Ça marche quelques fois, pendant la douceur d’une nuit calme, dans un recoin intime de ma grotte. Ça marche quelques fois. Puis il faut revenir au matin.

Alors on essaie de respirer. J’essaie de respirer. J’attends avec impatience les couleurs du lever de soleil sur la flèche de l’église. Mais il pleut depuis si longtemps. J’écoute mes compagnons les plus fidèles et les plus sincères que sont les oiseaux qui viennent chanter, siffler, piailler par tous les temps. Et tout recommence.

Alors, je prends ma guitare.