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19 juillet 2007

Quelques mots à une amie

Une amie s’est dernièrement étonnée de l’attitude superficielle des gens qui l’entouraient, lors d’un stage d’art. Pas d’échanges en profondeur entre eux, si j’ai bien compris, seulement des considérations « techniques ». Il est vrai que c’est un peu léger pour partager deux journées… Puis, en guise de commentaires, elle explose de déconvenue  face au fatalisme et à l’égoïsme commun et elle  menace de se retrancher derrière soi et de ne plus penser… qu’à elle. Fameux coup de colère, il y a là une  déception sous-jacente, bien plus profonde me semble-t-il.  Mais son énergie prendra le dessus, sans aucun doute possible. Et puis, elle ne gâcherait pas son talent d’écrivain sur cette humeur très vraie mais que je lui souhaite passagère.  A bien y réfléchir, elle m’a fait penser à un texte de Flaubert que j’ai lu, il y a longtemps, dans un essai sur sa pensée. Je lui en fais cadeau, mais elle le connaît certainement.

« De la foule à nous, aucun lien : tant pis pour la foule, tant pis pour nous surtout… Il faut, abstraction faite des choses et indépendamment de l’humanité qui nous renie, vivre pour sa vocation, monter dans sa tour d’ivoire, et là, comme une bayadère dans ses parfums, rester seuls dans nos rêves. » (Extrait d’une lettre à Louise Colet,1852 – Dans « Flaubert» de René Herval, La Bonne Presse,1942)