Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 août 2007

Balade nocturne

6a8a72ad8901c08dbed81fabb536fb1c.jpg

 

Il est cinq heures. Je n’ai dormi que trois heures. Je ne ressens pas de fatigue. Tout à l’heure, quand je me suis levé, le silence m’est tombé dessus, impressionnant, profond et suave. J’ai tout fait pour ne pas le troubler. J’ai dégusté mon premier café, lentement. J’écoutais et n’entendais que ma respiration. Je suis sorti dans le village et je l’ai arpenté d’un bout à l’autre. La fraîcheur m’a saisi tout entier. Frisson. J'éprouvais un certain orgueil, un sentiment de puissance, à me mouvoir, seul, dans cette rue endormie. Les maisons émergent à peine de l’ombre, nimbées de la lumière douce des lampadaires, lueur orangée qui ajoute au mystère nocturne. Pas un bruit hormis les appels d’oiseaux de nuit, au loin, dans la forêt. J’y répondis en m’approchant jusqu’à la lisière. Je m’engageai  avec précaution sur une sente difficile à repérer dans la pénombre. Aussitôt j’ai eu la révélation subite de toutes les senteurs des bois, cent parfums mêlés à l’odeur de l’humus. Quand tout est tranquille, il est des instants où le monde est encore un paradis. Je suis rentré doucement, sans précipitation, goûtant à chaque pas ce plaisir matinal. Le chant des oiseaux changeait.  Des roucoulades,  des pépiements et des gazouillis annonçaient l’aube prochaine. J’ai su, à cet instant, que je commençais à  changer, qu’il fallait  jeter mon passé aux orties. L’un des privilèges de la solitude est de pouvoir s’enfoncer dans la nuit sans rien devoir expliquer à personne, de pouvoir sentir, écouter et penser selon son cœur. Un nouveau jour va naître.

 

 

(Image du site http://forums.futura-sciences.com/attachment.php?attachme...)