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23 janvier 2006

A-philosophie 1

Première reflexion d'un malappris sur l'existence et les raisons de la philosophie...

Si les hommes se placent au-dessus de leur monde, la terre, pour y observer le vivant, ils ne s’y voient pas distincts du reste. Ils voient un tout où ils n’apparaissent pas. S’ils avaient le désir de se situer dans le temps et dans l’espace, ils ne s’apercevraient ni dans une dimension, ni dans l’autre ! Voilà la véritable stature humaine. Invisible. Qu’est-ce donc qui motive alors ceux-là qui prétendent dominer ce monde, gouverner les autres ? Ceux-là qui ne font confiance qu’à leur force, qu’à leur certitude de supériorité ? D’où tirent-ils leurs rêves de grandeur ? L’orgueil démesuré, sans doute. Le refus de leur position réelle, la rébellion contre l’ordre dans lequel ils se sentent irrémédiablement inclus. Ce qu’ils appellent l’ordre, est-il vraiment l’ordre du monde ? Peut-être un hasard. Ils ont aussi peur de l’ordre que du hasard. Est-ce simplement la recherche de leur propre existence ? Qu’ont-ils besoin de preuve ? La poursuite de la preuve dénature. Mais alors, pourquoi les philosophes ? Comment les philosophes ? Depuis qu’ils ont pu construire les idées et les relations, les hommes ont « philosophé ». Disons plutôt qu’ils ont pensé. Cela semble plus vrai. Ils ont pensé pour mettre en ordre ce qu’ils découvraient. Puis pour chercher à comprendre. Voie commune à la science et à la philosophie. Ils ont voulu expliquer, après avoir compris, puis créer à leur tour. Façon de mettre à la fois le monde à leur portée et de se mettre à la portée du monde. Façon d’interférer dans le fonctionnement du monde. Science et technique. Pour approfondir le monde et s’intégrer à lui, ils ont tenté d’organiser leur pensée de façon à l’englober et l’intégrer à son tour. Philosophie. La réalité toute simple de ce parcours est, en fait, le besoin de leur propre justification. Si nécessaire puisqu’ils ne sont que microbes dans un univers sidéral et temporel qui les dépasse et les écrase. Ils ne sont, nous ne sommes, que des « pourquoi ? ». Des pourquoi qui ont créé un vocabulaire, une sémantique, une sémiologie, un univers des signes et de communication qui, dans un même mouvement, les sépare du tout alors qu’ils croient se débarrasser de ce sentiment d’appartenance, pour ne pas dire d’impuissance face au tout. C’est leur méthode – incomplète et inavouée – pour atteindre la libération qu’espère leur orgueil. C’est une révolte plus qu’une interrogation, car ils savent ne pas pouvoir se libérer de l’instant ni du lieu, pas plus que d’eux-mêmes.