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12 juin 2007

Une question

Certains jours, le monde clos où nous vivons éclate et nous projette bien loin, hors de lui, hors de nous, et nous interroge si abruptement qu’il dépasse notre entendement. Oh ! Il suffit de peu de choses pour qu’aie lieu cette explosion. D’un cheveu d’ange tendu entre deux branches ou d’une pierre au bord d’un chemin. Et nous voilà transportés dans un autre univers, où le questionnement nous happe et nous tient fermement dans sa main. Le cheveu d’ange, la pierre, sont autres que nous et existent, même quand nous ne les percevons pas ! Dès lors,  qu’en est-il de nous, qui passons à côté d’eux, souvent sans même les voir ? Notre vision narcissique du monde se déchire et notre déstabilisation est grande, qui ébranle soudain toutes nos petites certitudes. Un fil d’ange, seulement… rendez vous compte. A plus forte raison s’il s’agit de la rencontre, ou de la perte, de notre semblable. A ceci près, tout de même, que notre autre nous fait effet de miroir, de reflet dans ce miroir, plus exactement. Et la tentation est grande de se retourner sur soi. Néanmoins, au minimum, il y a recul des frontières entre nous et l’autre, entre nous et le reste. L’ «égocentre », où nous nous complaisons, s’efface, ouvre la porte à une respiration du monde bien plus stimulante, tout à coup, que nos minables efforts pour nous comprendre et supporter nous-mêmes. Il est tentant, en ce qui me concerne, de m’engager dans la voie de cette découverte et d’essayer d’y reconnaître, enfin, la vie.