Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 janvier 2009

Silence nocturne

 

Profitons de la nuit, puisque le sommeil n ‘est plus là. Dehors cette couleur orangée sous un ciel encore trop noir, trop nuit, pour laisser seulement imaginer une étoile. Mais il n’y aura pas d’étoile, le macadam est tellement humide qu’il trahit un ciel de nuages bas… Profitons donc de ce silence qui peut-être nous a réveillé, juste au bord d’un rêve qu’on n’aurait pas voulu faire. Peut-être…, ou qu’on a déjà oublié. Ouvrons le livre, à la page abandonnée avant l’endormissement. La vie recommence, où tu entres comme un intrus, parce qu’elle n’est pas la tienne, mais celle du livre. L’autre vie recommence. Celle écrite, lue, étalée sous tes yeux et que tu vas te mettre à vivre parce que la tienne est encore éteinte, à cette heure, sous le boisseau. Peut-être juste une petite braise va frémir, tout à l’heure, et s’enflammer pour tout un jour. Peut-être…, et devenir réelle. Subtil passage et mystérieuse identification. Tu te faufiles dans la page et les mots t’enroulent, te tourneboulent au point que tu te crois toi alors que tu n’es encore, pour le moment, que l’autre. Sortilège du livre, qui disparait quand tu le refermes. Debout dans ce silence ambiant et toujours nocturne. Incongru d’inutilité à cette heure que tu traverses sans la voir et sans savoir pourquoi. Cheminement vers le jour, vers l’ailleurs, vers demain ? Interrogation en boucle. Tais-toi. Respire ce qui n’est pas toi, mais qui devient toi et te possède. Ce silence, qui va s’éloigner. Bientôt.