Chômage, élections européennes et le reste

Ce n’est pas bon, mais pas catastrophique, rassurez vous, dit en substance la madame. Aujourd’hui nous sommes lundi, pas n’importe lequel, celui où seront annoncés les “chiffres” du chômage de Mars. Elle vient en fait confirmer ce que le joufflu ahuri secrétaire d’État à l’emploi annonçait il y a quelques jours. Mais l’une et l’autre ne commentent ni ne projettent dans l’avenir  dans les mêmes termes : pour la dame les chiffres seront mauvais « pendant un certain temps » alors que pour lui ils le seront « au moins jusqu’à la fin de l’année ».

Admirons au passage la qualité de leur communication, leur capacité prévisionnelle aussi. De pareils insipides discours à la fois lénifiants et embarrassés pourraient être truculents et amusants, s’il ne s’agissait pas, en réalité, d’autre chose que de chiffres… Parce qu’il ne faut surtout pas oublier que le chômage, c’est d’abord et avant tout du chiffre, un nombre, un ou des pourcentages générés par un marché dit du travail. Parce que, oui, le travail est un marché, disent-ils les empaffés “libéraux” ( ?!?!). Les chômeurs ne sont qu’une “population” transformée en “échantillon” ou en panel pour permettre les calculs et les simulations d’une “science économique” fort mal nommée…, puisqu’elle n’est en rien une science, rien n’ayant jamais été prouvé par elle, bien qu’elle eût énoncé de si nombreuses théories injustifiables et contradictoires, malgré l’introduction des “mathématiques” dans ses méthodes d’analyse. Et que, madame, le chômage non seulement « ce n’est pas bon » mais encore « C’EST catastrophique », pour celles et ceux qui en sont victimes et qui ne sont pas des numéros, eux ! Ça la fout moche pour la campagne européenne, non ?

Mais Zorro arrive, avec un gros dossier sous le bras, l’œil alerte, le front dégarni et le dessus du crâne encore un peu blond ! Que dites-vous ? Non, il n’a pas de fine moustache ! Ah ce n’est pas Zorro… suis-je bête en effet, c’est Brice, l’ex père fouettard expulseur (remplacé par un caméléon venu d’ailleurs et tout aussi père fouettard expulseur et nettoyeur de jungle) ! Brice, transformé en père fouettard du « Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville » (c’est le texte original, là, je cite) qui a passé son temps à ne rien dire depuis le début des annonces de nombreuses charrettes de licenciements, sauf que si des salariés, qui vont bientôt ne plus l’être, s’énervent, et séquestrent par exemple, attention à leur gueule se fâche-il (en gros), ils seront jugés, non mais ! D’ailleurs il est soutenu par les initiales MAM et les insignifiants Copé et Bertrand, gare les salauds de pauvre ! Ça ne va pas se passer comme ça. Vous devez être solidaires des employeurs qui vous licencient, c’est pour votre bien, plus tard, à la reprise, réfléchissez un peu. L’après crise en somme quoi, voyez ? Tout ça pour vous dire que le beau Brice, le grand Brice (le parrain du fils du petit homme) est arrivé avec son dossier sous le bras. Hé… ! Hé !... Et alors ? Il a la solution, figurez-vous deux points ouvrez les guillemets “Le travail du dimanche” (ça pourrait se chanter aussi, non ? «  Le travail du dimanche c’est la santé  etc.… » du même artiste, vous souvenez ? ) Et voilà, la proposition avait été mise à  la porte, elle revient par la fenêtre ! Curieux, non ? Pendant la période précise où c’est la merd le massacre de tout et  partout, la revoilou ! Curieux, oui. Mais bientôt c’est les élections européennes, qui dit élections, pour la droite un peu défrontisée mais presque, dit attaque contre le salariat, contre la jeunesse (les bandes),  dit aussi refrain sécuritaire, tout le monde il est méchant faut s’en méfier, votez pour moi. (Là c’est le petit homme qui parle, il est tout seul sur l’affiche des européennes, même pas éligible, « moi-je »). Bon Brice, on vous a assez vu, rangez moi votre dossier, il fait anachronique ! Quoique… Le Traité de Lisbonne est bien passé en douce, le décret sur le statut des enseignants chercheurs aussi, et d’autres…

Bon maintenant, je vais m’occuper de ce qui se passe à la Société Générale… et à ce qui se passe en général dans la société. Il y a un risque de pandémie de grippe porcine d’une part et d’autre part  il y a une pandémie de saloperie bancaire dans le monde et chez nous dont on ne parvient pas à isoler le virus, faut dire que depuis le temps, comme l’autre, il a eu le temps de s’adapter. Pas nous !