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22 février 2006

Regarde par la fenêtre

 

Regarde par la fenêtre

Le monde

 

 Il est toujours le même

 Tu le connais

Il joue avec toi

Le monde

Mais il n’est pas tout

Il n’est pas le monde entier

C’est ton monde

Tout petit

Tout mesquin

Comme le mien

Le monde

 

Regarde dans la fenêtre

La lucarne bleue du soir

Le monde

Biaisé Fendu Zappé Triché

Fardé Falot Repu Menteur

 

Regarde dans la fenêtre

Lucarne bleue du soir

 

 Soudain des yeux

 Fugitifs

 Des yeux d’enfant

Trop grands et trop brillants

Pour rester enfantins

Trop lourds d’insuffisance

 De manque d’humanité

Trop grands et sans tristesse

 Ouverts sur un monde qui ne les voit pas

 Et dont ils voudraient encor pouvoir

 Attendre tout

 Trop grands de faim mais sans haine

Trop grands de fièvre mais sans désespoir

Le désespoir ne se dit pas

Mais le monde ne les voit pas

 

 Le monde

Ta planète

 Bleue

 Perdue

Invisible

Inaudible

Depuis le bord des milliards d’années lumières

 

 Pourquoi sur un si petit pois

 Des yeux si grands

Doivent-ils attendre

D’être vus

 Et compris

Par des voisins si proches

 

Des voisins

De

Ton monde

Et du

Mien

 

Novembre 2005 - Dans "les Mots et les Chants"