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22 mai 2006

Comment va Le Monde ?

Il va bien. Financièrement je ne sais pas, mais sur la place publique, il se montre. C’est bien le but d’un quotidien, estimera-t-on. On estimera bien. Cependant, ce journal, que beaucoup ont abandonné depuis des lustres parce qu’il avait viré sa cuti, se prétend toujours maître à penser de l’intelligentsia en vue et même - pourquoi pas ? Tant qu’à être à la fois bouffi et insatiable de pouvoir - des autres journaux, du moins quelques-uns. On connaît ses campagnes de déstabilisation des uns, ses colonnes ouvertes aux autres, selon l’air du temps ou plutôt selon le côté où va le vent. Ou encore selon la direction qu’il voudrait voir prendre à ce même vent, au risque (calculé ?) de le transformer en tempête. C’est bien dommage. L’article de fond disparaît au profit de la « révélation », de l’imprécation et de la critique facile. En quelque sorte, il a déchiré ses lettres de noblesse, oserais-je dire, si je n’avais quelque prévention contre le mot « noblesse ».

Ainsi de la véritable Affaire Clearstream, que la plume d’Edwy Plenel (qui n’a plus son bureau dans la vénérable institution) fit descendre dans l’enfer du doute, de l’incertitude, voire du coup monté. A l’époque, pour des raisons de basses nécessités politiques sans doute, il fallait que l’affaire fasse flop. C’est sans doute Denis Robert qui en fait les frais aujourd’hui. Il ne fallait pas que Le Monde se compromette. C’est du moins ce que j’en ai compris.

Ainsi la fausse affaire Clearstream qui nous bassine, en ce moment. Celle qui met en scène des poupées du style « marionnettes de l’info », mais dont la peau et la chair sont hélas réelles, et dont les agissements et les pensées profondes fort peu transparents, au mépris du bon peuple qui n’en peut mais, c’est le moins que l’on puisse en dire. Cette fois, les révélations succèdent aux révélations, les éditoriaux suintent de suspicions et de jugements péremptoires. Mais dans quel but ?

Non, ne croyez pas cela, il n’y a pas de manœuvre politique là dessous. Ce sont juste les maladresses d’un journal qui se lève tard,  pour ne paraître que dans la soirée. Quand même, autrefois, il semblait moins fatigué et moins fatigant.