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18 mai 2006

Politique 2007(3)

Dans le précédent billet de cette série, j’abordais succinctement l’historique de la situation politique actuelle en France. Aujourd’hui, j’interroge sur ce « déclinisme » qu’on tente d’instiller insidieusement dans la conscience de la population. Mais d’abord, pourquoi ne pas aller regarder ailleurs, puisqu’on nous dit à satiété la prétendue façon curieuse dont nous serions observés par nos voisins ? De plus, qui nous observe, sinon ceux qui, comme chez nous, détiennent les rênes politiques et médiatiques ?

La Pologne est un bon exemple des contradictions libérales qui, malheureusement, écrasent le peuple. Un taux de chômage dépassant les 17 % malgré l’envahissement de sociétés étrangères, souvent françaises, utilisant avec gourmandise un droit du travail très ténu et accordant royalement des salaires très bas, a provoqué le désenchantement de la population. La gestion politique libérale à marche forcée pour intégrer l’Union Européenne des « démocrates sociaux » a fait le reste. Au point qu’aujourd’hui le pays est dirigé par des formations conservatrices d’une droite dure et archaïque, alliée désormais avec l’extrême droite. Pourquoi sont-ils au pouvoir ? Lors des dernières élections, ces formations sont « passées » à cause d’une participation de seulement un peu plus de 40 % des électeurs. Plus de 59 % ne se sont pas dérangés. On trouve là une forme de rejet du libéralisme exacerbé, de ses funestes conséquences et de l’engagement social démocrate dans l’acceptation des diktats libéraux.

Faut-il « regarder » ailleurs ? Décrypter les situations d’équilibres scabreux en Allemagne et en Italie ?

L’Allemagne se voit obligée d’accoler la droite de Merkel et la « gauche » de Schroeder pour continuer dans la voie libérale. Triste ironie manifestée ainsi par les électeurs ? Un chômage important, « combattu » par le plan Hartz IV, du nom de son inventeur, ami et proche de Schroeder  et  qui, depuis, a défrayé la chronique dans un scandale de corruption chez Volkswagen, dont il était le DRH.

Et que penser de l’Italie, qui a désormais pour  président un ex communiste; pour président du conseil, un démocrate social ex président du conseil européen ultra libéral; comme ministre de l’intérieur l’ancien vice président de la Convention Européenne chargée de rédiger le projet de TCE, etc, etc. Sans compter que l’Italie dérape, elle aussi, sur la question de l’endettement catastrophe… et le chômage. Il apparaît nettement que les situations politiques de ces deux pays sont le contrecoup de l’application intensive de règles libérales ou ultra libérales, quels que soient les régimes (de « gauche » ou de droite ) qui les ont mises en place. Les populations n’en veulent pas.

Faut-il continuer cette démarche d’observateur ? La Belgique qui ne parvient pas, ou rarement, à mettre ses trois composantes en accord et où la mise en place d’un nouveau système anti-chômage peut s’appeler anti-chômeurs, à l’instar de ceux mis en place en France et en Allemagne. La montée de l’extrême droite aux Pays-Bas. L’Angleterre, exemple proclamé de réussite économique, où le développement de la pauvreté est impressionnant (cf Étude de l’Insee sur la pauvreté dans le monde), qui donne des leçons à l’Europe mais ne l’intègre surtout pas totalement, en tout cas pas financièrement ni du point de vue de la monnaie. 

Le déclin est un attrape nigauds français, destiné à polir les consciences, à les façonner pour les conduire au fatalisme et permettre la continuation de la fuite en avant du monde financier sous le prétexte d’une idéologie ultra libérale découlant d’un courant prétendu « naturel ». Mais, surtout, il est la démonstration que la démocratie représentative est en train de mourir sous nos yeux et qu’il y faut remédier au plus vite.