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13 juin 2006

Les élucubrations du clown (1)

 Il a dit que les émeutes des banlieues étaient de la délinquance et que son parti n’avait pas été assez ferme sur ces problèmes là. Bon, d’accord, foutre le feu à la voiture d’occasion du voisin qui a du mal à la payer, c’est une vacherie, c’est du petit contre petit et c’est de la délinquance. Il faut punir. Mais quelle est la voie royale de la punition ? La voie efficace  pour les « primo délinquants » par exemple ? Mais après, si ce problème est résolu raisonnablement, c’est à dire avec justice (mot pas facile à prononcer en ce moment) que faire pour que cela ne se renouvelle pas ? Pour éliminer le risque. Je les entends venir. Nous sommes dans une société du risque, dans une économie de risque. A chacun de tenir sa place à cause de l’éventualité des dégâts. Et il le dit, lui. Il faut se décider enfin à entrer dans la société de la mondialisation. Bon sang, mais c’est bien dur ! Et même cela doit faire mal, il faut accepter la douleur. D’ailleurs, son parrain prévoit l’immigration choisie d’un côté et l’expulsion d’enfants de l’autre. Un côté où cela fait mal et un autre où, paraît-il, cela fera du bien. C’est une des exigences de la mondialisation, même si ce n’est pas dit dans le texte. Son neveu ouvre son congrès aujourd’hui, et il a dit qu’il allait falloir réfléchir au problème de l’efficacité des fonctionnaires, que son oncle cpéiste veut réduire de 10000 unités. Ce n’est pas dit dans le texte, mais c’est la mondialisation. Un autre oncle par je ne sais plus quelle jambe a dit ce matin dans le poste qu’il était pour la justice sociale et pour la liberté d’entreprendre, puisqu’il se situe lui même au centre de ce merdier. Il n’a pas cité Vinci, EADS, Daewoo et autres, mais c’est tout comme. C’est cela la mondialisation. Des sous, des sous, pour les managers et les actionnaires, des miettes et la rigueur de la loi pour ceux qui ne sont même pas capables de créer des richesses, puisqu’ils passent leur temps à travailler, ces imbéciles, au lieu de s’adonner aux délices de la liberté d’entreprendre ! Je vais finir par devenir politiquement incorrect, d’autant que je ne parle plus de délinquance Quoique ! Le mensonge et l’imposture c’est de la délinquance, non ? Ah ? de la petite seulement… ah bon. En fait, il faut bien ratisser large, racoler, se vendre, c’est dans l’ordre des choses politiciennes. Ce qui est hors zone, c’est oser regarder en face la situation et les erreurs passées. Mais on sort là du visible. Alors chut ! C’est que, voyez-vous, une réflexion de fond demande de l’objectivité, de la ténacité et de la concertation. Ce n’est pas assez voyant. Alors le fouet, oui. Le changement, non. C’est ainsi que se dégrade le tissus humain d’un pays. Il se déchire, se communautarise, se bunkérise et plus personne n’écoute personne ni ne parle à personne ou alors pour s’invectiver et en appeler à la Justice (mot pas facile à prononcer en ce moment). Mais non je ne l’ai pas déjà dit ! C’est ainsi que les mots se vident de leur sens, que les postures deviennent des impostures. C’est sûr je deviens politiquement incorrect. M’en fous, cela fait du bien. Et je suis un clown. Et ils ne nous trompent pas, même si nous risquons d’être les dindons de la farce. Il n’y a pas de justice ! (Mot…) Oui je sais, je l’ai déjà dit. Au fait, je n’ai pas prononcé leurs noms, vous les avez reconnus ?