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08 juin 2006

Politique 2007(4) : Division par 2

La campagne présidentielle serait commencée, disait un journaliste, ce matin sur je ne sais plus quelle radio. Il me semblait aussi, au point qu’elle nous bouche l’horizon. En parler équivaudrait donc à suivre le mouvement. A consentir à participer au jeu de rôles qui ne va cesser de se développer, envahir et tout polluer. Et ne rien dire, serait accepter cet état de fait, de toute façon. Quelle que soit l’attitude adoptée elle signifiera acceptation. Bref, inutile de jouer à l’autruche. Mais comment s’y prendre ? Si l’on n’écoutait que le tintamarre médiatique dans lequel une vache ne retrouverait pas son veau, il faudrait sans cesse sauter du coq à l’âne, jouer au lièvre et à la tortue pour essayer de suivre les contorsions théâtrales de ces messieurs dames en incessante représentation, comme dans un carnaval de bêtes politiques, moins poétique et moins musical, ma foi, que celui des animaux. C’est pourquoi je suggère de quitter la poésie bucolique et champêtre pour passer aux mathématiques élémentaires.

 

Pour être plus précis, révisons la division par deux. Facile, me dira-t-on. Certes, mais, parvenus au terme de notre raisonnement, je ne suis pas sûr que nous puissions en extraire un théorème. La France serait composée de deux poumons, le gauche et le droit, dont l’un et l’autre s’atrophient ou s’hypertrophient selon un calendrier devenu immuable, mais fort éloignés du quotidien des français. La majorité actuelle, UMP, se coupe en deux parties par un hara-kiri immodeste, irrespectueux, comme une hydre à deux têtes dont l’une voudrait manger l’autre, qui pendant qu’elles sourient publiquement s’adonnent à de scabreux pinces fesses en coulisse. Un centre quand même à droite, UDF, mais qui, pour cette raison, tire à hue et à dia si fort qu’une grande crevasse commence à le séparer en deux, bien loin du quotidien des français. L’ancienne majorité, PS, s’est fendue d’une réunification de façade face aux échéances, mais parcourue par les ondes de ceux qui ont dit et compris le non et de ceux qui ne comprennent toujours pas. Mais pour faire beau, ils se sourient en grinçant des dents parfois, dans un ballet royal où les marquis nonistes et ouiistes semblent en perte de crédibilité, tout autant que la rhétorique ségolienne sécuritaire et blairiste, à mille lieues du quotidien des français. L’extrême droite à deux visages, un riche héritier et un vicomte, qui chassent tous deux les mêmes gibiers tout en se faisant la guerre et pourrissant le quotidien des français. La gauche dite extrême, divisée en deux mouvances communistes, l’une trotskiste, l’autre pas, la première éclatée en deux branches fratricides et jalouses de leur «indépendance», la seconde tiraillée entre les pro-alliance PS et les anti. Reste le MRC, bien qu’il n’y ait pas de reste dans ce genre de division, mais il paraît, pour l’heure, indivisible. Nous ne parlerons pas de ces mini miettes à l’arôme fleur de lysé national, parfois nostalgique impérial et dit « national » qui se contentent d’encombrer la blogosphère de leur fierté de gros bras cultureux, décadents et haineux. Le quotidien des populations, que j’ai évoqué plusieurs fois, semble bien peu inspirer leurs recettes ou programmes. C’est dans ce paysage confus et inconséquent que nous allons devoir opérer des « choix », à notre corps défendant pour beaucoup d’entre nous. L’affiche n’est pas alléchante, il faudrait en changer.