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21 juin 2006

Les élucubrations du clown (2)

 En 1999, sous le gouvernement Jospin, l’État cède presque gracieusement un de ses fleurons industriels au groupe Lagardère, en vertu du grand principe incontournable du marché qui énonce que le privé est plus efficace que le public. Les politiques se frottent les mains, les financiers se frottent les mains, les grands prêtres libéraux tels Minc, Sylvestre, Cohen, De Closets et les actionnaires, petits et grands, et les autres  se frottent les mains et les salariés se tapent le cul par terre,  ne sachant pas à quelle sauce ils vont être mangés ou, plutôt, le devinant parfaitement. Une entreprise en parfait état de marche, créative et performante, techniquement et commercialement. Née en 1969 elle n’avait que des succès, innovation, « conquête de parts de marché », comme ils disent, et tout et tout. Une réussite, une vitrine pour la France et l’Europe ! Même privatisée on nous l’a vendu comme telle pour argumenter en faveur du TCE. C’est dire. Aujourd’hui pourtant, l’assemblage tangue.. Il y a Sogerma à supprimer pour rentabiliser, cà c’est : pour les salariés le chômage et pour les actionnaires de la plus value. En gros, le principe libéral principal est le suivant, empêchez les gens de travailler et votre affaire sera rentable. De toutes façons qu’ils n’aient plus d’argent importe peu puisque ce ne sont pas eux qui achèteront des avions, alors. Au RMI ! Ca coûtera à l’État, pas aux actionnaires. Mais voilà, un quart de sa valeur boursière en moins en une journée, parce qu’il y a des managers qui n’ont pas su faire marcher la machine et les livraisons vont prendre du retard. C’est doublement grave : les managers n’appliquent pas les « bonnes pratiques » qu’ils exigent de leurs subordonnés, d’une part et les clients sont mécontents et risquent d’annuler des commandes, d’autre part. La bonne pratique c’est pourtant une expression « libérale », non ? Mais ce n’est pas tout ! Une partie de la haute « managerie » a vendu beaucoup d’actions et de stock options deux à trois mois avant que la nouvelle se répande. Ils ont donc fait une plus value individuelle conséquente, au détriment des actionnaires, petits et grands, de l’entreprise. Soit volontairement, soit ils ne savaient pas que cet énorme retard existait ! Lagardère Arnaud a même dit préférer passer pour un incompétent que pour un escroc. Et c’est à ce jongleur que l’État a cédé le fleuron ? Et qu’est-ce qu’elle fout la loi du marché pour réguler tout ça ? Elle est aveugle ou réticente ? La « bonne gouvernance », n’est-ce pas un autre principe libéral essentiel, que diable ?. Décidément, la main invisible ne frappe que dans une direction (voyez Mérignac). Madame Parisot va avoir du mal à nous faire « aimer l’entreprise » après cela. On voit bien clairement, tout de même, que ce que d’aucuns appellent la mondialisation « incontournable » c’est une soupe, parfois indigeste, que tous ces clowns magnifiques essaient de nous faire avaler. En reprendrez-vous une louche ? 

 Il y a d’autres preuves, Vinci, Suez-GDF, Arcelor, rien que du bon. Je vous en ferai des plats de résistance bientôt, avec plein de bonne sauce. Bon appétit ! 

(Peut être que ce blog va finir par ressembler à « combien ça coûte »,  non ?)