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07 février 2007

Les quatre saisons

Les quatre saisons de Vivaldi. Seul dans une vaste pièce de la maison où je vis j’écoute cette musique avec nostalgie. Violons, altos, violoncelles lancent la respiration des saisons jusqu’au fond de l’âme. Soli et orchestres se répondent en rythmes et accords symboliques et évocateurs. Toute la vie souterraine, terrienne, aérienne et aquatique affleure sous chaque note. L’allegro du Printemps appelle celui de l’Automne. J’avais oublié cette joie infinie et immatérielle jusqu’à aujourd’hui, mais ces frémissements m’apparaissent comme un plaisir nouveau…

Je regarde par la porte-fenêtre la neige tomber. Elle est trop humide pour tenir et les flocons lourds s’écrasent sur le sol et s’épandent en petites nappes d’eau. Le ciel est bas et gris. J’avais oublié cette vie que dessinent les saisons jusqu’au tréfonds de l’âme, qu’elle y soit ou non préparée.

Transporté par ces sensations que je croyais avoir perdues, je me demande pourquoi ? Pourquoi se complaire dans des sanglots inutiles ? Ne plus larmoyer. Il faut oser dépouiller le vieil homme et reprendre la marche, pianissimo, allegro non molto, allegro, presto…

La musique m’apaise de ses arpèges envoûtants. Pourquoi ne pas écrire ? Dire, aller voir de plus près les hommes et les raconter ? Qui sait ? Un bon chemin pour entrer en convalescence, peut-être…

Dernier allegro de l’œuvre. Celui de l’Hiver. Un vent d’espoir… Un appel à la renaissance de la vie, douloureusement différente, mais toujours présente.