Les élucubrations du clown (6)

Des élucubrations sur le petit homme étaient presque prêtes à être publiées ici, mais tout compte fait, je me suis abstenu pour le moment, nous verrons dans quelque temps. Je continue néanmoins à suivre minutieusement ses faits et gestes et ses paroles, comptez sur moi. Il paraît pas mal énervé, en ce moment… mais bon.

Non, mais en ce moment, il se passe des « choses » intéressantes et nos amis libéraux ne vont encore une fois pas apprécier le ton des commentaires qui vont suivre, mais je suis chez moi et je dis ce que je veux, tant que je le peux encore !

Dans une ancienne note, je faisais la preuve de l’inanité, l’invraisemblance et l’escroquerie idéologique qu’est le libéralisme économique. Je persiste et signe. Cette note était titrée « Les élucubrations du clown (2)», vous voyez ce que je veux dire ? Aujourd’hui, les acteurs du pantomime récidivent, et leurs agitations insolites au milieu du pataquès où ils se sont fourvoyés en deviennent surréalistes, pour ne pas dire plus. Souvenez-vous, on nous citait avec gourmandise cette réussite européenne d’un grand groupe enfin privatisé selon les chères règles ultra libérales de Bruxelles, la ville où sont prises des décisions par des commissaires issus de tout sauf d’une démocratie minimale. Rappelez-vous, c’était pour faire avaler la couleuvre du TCE ! Si toute l’Europe se met à fonctionner comme EADS, nul doute qu’un retour aux années 1870 peut-être envisageable. Enfin, toujours est-il que la belle machine a pris deux ans de retard et perd beaucoup de gros sous et que la solution « libérale » pour remettre le navire à flot est de faire des économies drastiques, si vous voyez ce que je veux dire… Surtout pas investir ! S’il y a des pertes, il y a des hommes en trop ! C’est la règle libérale « naturelle et incontournable », comme dit l’idéologie. Deux ans de retard, dommage, EADS semblait avoir de bons commerciaux (dont le Président) qui vont désormais passer pour des gourdes ou de fieffés menteurs.

Un autre événement presque passé sous silence par les médias : le purin d’orties. Les « législateurs » ont dû souffrir d’une grosse poussée d’urticaire pour édicter pareil commandement. Le purin d’orties est illégal parce que non homologué. Et il n’est pas homologué parce que… non normalisé, donc non conforme ! Conforme à quoi, se demande-t-on ? (Cherchez orties sur Google, vous aurez tous les détails). Aux règles du marché. Il doit être conforme, alors que c’est une des armes de la culture biologique et qu’il est connu et utilisé depuis des lustres sans rien polluer. Oui, mais il y a les laboratoires et les mastodontes de l’agroalimentaire qui grognent.  Tu es chez toi et tu donnes une recette de grand papa à ton voisin… et ben non ! Tu n’as plus le droit, parce que tu n’es pas en conformité avec les règles du labo, piquant, non ? On nous a souvent seriné que le libéralisme contenait le mot « liberté », ça me démange derrière les oreilles, cette théorie. Méfiez-vous, si vous faites une bonne vieille soupe aux choux et que vous invitez voisins et amis, bientôt vous serez non conformes ! Petit couac bizarre, l’utilisation du purin d’orties n’est pas illégale, elle. On passe par où, monsieur libéral, pour aller acheter ce purin qu’est pas légal mais qu’on peut utiliser légalement ? Je me pique pour savoir si je ne cauchemarde pas…

À propos, le blog « Chroniques libérales » a agrémenté ma note "Libéralisme, libéraux…  etc" d’un trackback sympathique. J’en reparlerai bientôt… Merci à lui de me donner une occasion de plus de gratter leur « philosophie » pour calmer mes démangeaisons!